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Channel: Fabula, la recherche en littérature
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Métamorphose spectaculaire et anamorphose culturelle. Les (en)jeux de l’ornement dans les festivités éphémères au premier âge moderne

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Qu’elle célèbre un événement politique ou religieux, la fête constitue un moment clef de la vie publique dans la société par et pour laquelle elle est produite. Fusionnant toutes les formes d’expression artistique afin de créer une expérience multi-sensorielle et de contribuer à la définition d’un espace-temps singulier, le spectacle constitue en effet un lieu privilégié pour appréhender la culture dont il émane et dont il met en exergue, voire parfois forge et transforme, les représentations et les imaginaires. La plupart des études consacrées aux festivités modernes se sont jusqu’ici surtout attachées à définir le message politique et/ou religieux de ce haut lieu symbolique. Il est vrai que la fête reste un phénomène difficile à étudier en raison même de sa nature éphémère mais aussi des sources textuelles et iconiques qui en rendent compte – des documents souvent laconiques et incomplets constituant des versions idéalisées de ces représentations éphémères. Pourtant un aspect important, inséparable du programme véhiculé lors de ces festivités, reste encore à étudier : l’appareil décoratif, ou l’ornementation, qui encadre ce discours et qui est plus largement pensé et élaboré pour métamorphoser un lieu préexistant en un nouvel espace-temps. Longtemps ignoré de l’historiographie, l’ornement est en effet une donnée essentielle pour comprendre l’effet de ces décors sur le spectateur et l’expérience produite, une donnée sur laquelle les relations écrites, tout autant que l’iconographie, ne manquent pas d’insister. S’inscrivant dans le cadre du projet « Cultures du spectacle baroque » et dans la lignée d’un regain d’intérêt pour la question de l’ ornemental , cette journée d’études ambitionne de croiser ces deux champs de recherche à travers ses expressions tant plastiques que littéraires, à partir des documents iconographiques et des relations conservées de ces cérémonies. Plus particulièrement, cette thématique invite à des réflexions diverses, dont nous suggérons ici quelques orientations, non exhaustives : Au-delà des innovations stylistiques et ornementales que prétextent les dispositifs éphémères, quels sont la place et les rôles, ainsi que la valeur et le statut de l’ornement au sein de ces installations éphémères et de la dimension performative des festivités ? Quels sont les enjeux artistiques et idéologiques qui sous-tendent, du point de vue de la réception de ces décors éphémères, les représentations littéraires ou iconiques qui en rendent compte et qui sont destinées à en incarner la mémoire ? De même, quel est le rôle que ces représentations peuvent à leur tour jouer, en amont, sur les festivités ? Comment le discours écrit, tout comme l’iconographie, peuvent-ils rendre compte d’une dimension qui leur est fondamentalement étrangère, à savoir celle de figer le caractère éphémère des dispositifs ou de l’effet produit par le décor ? À la lumière d’études de cas particuliers, il s’agira donc d’interroger les dispositifs des festivités éphémères à travers les systèmes ornementaux qu’ils mettent en œuvre pour créer un nouveau lieu chargé de sens. Cette perspective de recherche visera à mettre en exergue les spécificités typologiques (politique/religieuse), mais aussi géographiques, chronologiques et culturelles (humaniste/baroque, catholique/protestant) de ces représentations spectaculaires au cours de la première modernité. Les propositions de communication, d’une vingtaine de lignes, sont à envoyer pour le 1 er mai 2013 par courrier électronique à Grégory Ems ou à Caroline Heering : gregory.ems@uclouvain.be ; caroline.heering@uclouvain.be . Financé par la Politique Scientifique Fédérale Belge (BelSPo), le projet de recherche inter-universitaire « Cultures du Spectacle Baroque » est placé sous les auspices de l’Academia Belgica, de l’Institut Historique Belge de Rome et de la Fondation Nationale Princesse Marie‐José. Les quatre promoteurs du projet sont Ralph Dekoninck (UCL, GEMCA), Maarten Delbeke (Ghent University), Annick Delfosse (ULg, Transitions) and Koen Vermeir (Leuven University, LIPSS).

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