Dossier de la Revue française d’études américaines (RFEA ) / Special Issue of the Revue Française d'Etudes Américaines Actualité du transcendantalisme / Transcendentalism Revisited Scroll down for English version Actualité du transcendantalisme Lorsque, en 1950, Perry Miller publie sa désormais classique anthologie de textes transcendantalistes, Emerson commence tout juste, dans le sillage de l’ouvrage de F.O. Matthiessen, American Renaissance (1941), à susciter de nouveau l’intérêt d’une critique américaine qui l’avait délaissé depuis la fin duxix esiècle et s’était peu préoccupée du cercle d’intellectuels que leurs contempteurs avaient affublé du nom, somme toute assez étrange vu d’Europe, de «transcendantalistes». Aujourd’hui, les choses ont bien changé et le transcendantalisme bénéficie d’une attention soutenue aux États-Unis, comme en atteste depuis trente ans le rythme régulier des publications à son sujet. En France, et plus largement en Europe, la situation est évidemment très différente: si les auteurs transcendantalistes les plus connus, Ralph Waldo Emerson, Henry David Thoreau ou encore Margaret Fuller, font de temps à autre l’objet d’études paraissant chez divers éditeurs, ce n’est pas le cas du transcendantalisme en tant que «mouvement». Quand bien même l’existence d’un mouvement à part entière a été régulièrement mise en doute, il n’en reste pas moins qu’un groupe de penseurs et d’écrivains transcendantalistes entretenant de multiples liens a bel et bien existé. Il a par ailleurs eu une influence et une postérité considérables aux Etats-Unis. Ce numéro voudrait proposer un état des lieux de la recherche sur le transcendantalisme, qui s’est considérablement renouvelée et enrichie au cours des dernières décennies. Initialement perçu comme religieux et philosophique, puis comme littéraire, le transcendantalisme a été de manière croissante envisagé dans son inscription historique, sociale et politique (abolitionnisme, droits des femmes, conditions économiques,…), ainsi que dans sa relation aux grands bouleversements scientifiques de son temps, au risque peut-être d’oublier certains des aspects initiaux. L’un des enjeux du numéro sera précisément de reconsidérer sa portée philosophique à travers sa mise en résonance avec la pensée contemporaine (Derrida, Latour, Cavell,…). Il sera aussi d’en montrer la vigueur proprement littéraire, qui finit par être occultée sous l’effet des différentes déclinaisons des Cultural Studies . Plus exactement, ce numéro n’a pas tant pour ambition de proposer une nouvelle encyclopédie du transcendantalisme, tâche à bien des égards redondante et surtout impossible, que de confronter ce que l’on pourrait appeler, sans doute trop rapidement, des lectures «américaines» et «européennes», voire «françaises», lectures plus «contextuelles» d’un côté de l’Atlantique et plus «textuelles» de l’autre,en posant l’hypothèse que les enjeux religieux, philosophiques, sociaux et politiques que soulève le transcendantalisme émergent d’abord dans des productions textuelles, sinon littéraires, singulières et s’appréhendent à partir de l’étude des scènes d’écritures et des réseaux d'images dans lesquels ils viennent se configurer. Alors qu’aucune publication française n’a cherché à donner une vue d’ensemble de l’effervescence intellectuelle et de la richesse de pensée qu’a constituée le transcendantalisme, ce numéro de la RFEA souhaiterait envisager la double dynamique interne et externe du mouvement dans son rapport avec les pratiques d’écriture de ses membres et ainsi réfléchir à la manière dont celles-ci contribuent à donner leur forme aux différents échanges entre les transcendantalistes autant qu’à configurer leurs interactions avec leur environnement religieux, culturel, social et politique. L’ambition essentielle de ce numéro sera de faire ressortir la profonde vitalité de ces textes dont on n’a assurément pas fini de comprendre l’intérêt. Les études pourront porter sur des figures individuelles majeures (Emerson, Thoreau, Margaret Fuller) ou moins étudiées (on a cité Bronson Alcott, Theodore Parker, Orestes Brownson, George Ripley et Sampson Reed, mais l’on pense aussi à Frederic Henry Hedge, Jones Very ou Caroline Sturgis) aussi bien que sur la communauté paradoxale d’un mouvement qui ne s’est jamais véritablement pensé tel. On pourra, à titre d’exemple, s’intéresser aux modalités de la circulation de la pensée parmi les transcendantalistes, à la question des genres, au double sens des genres littéraires dans lesquels s’écrit la pensée transcendantaliste et de l’anglais gender , ou encore à la manière dont les écrits de cette communauté intellectuelle (essais, poèmes, journaux, lettres, revues) redécoupent les limites du privé et du public. On souhaiterait ainsi revisiter le transcendantalisme dans ses textes, mais on pourra aussi s’interroger sur sa postérité dans des productions culturelles plus contemporaines. Les propositions (500 mots) devront être adressées à Thomas Constantinesco ( thomas.constantinesco@gmail.com ) et François Specq ( francois.specq@ens-lyon.fr ) avant le 31 mars 2013. Les articles (30 000 signes) seront à rendre pour le 15 novembre 2013.La RFEA est une revue à comité de lecture. --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Transcendentalism Revisited When Perry Miller published his now classic anthology of Transcendentalist writings in 1950, American scholars were only beginning, in the wake of F.O. Matthiessen’s American Renaissance (1941), to take a renewed interest in Emerson, who had been quite neglected since the end of the 19 th century, along with those thinkers and writers whom their opponents called, by the end of the 1830s, “Transcendentalists,” in a somewhat strange fashion, at least from a European perspective. Today, things have changed and Transcendentalism is the focus of much critical attention in the United States, as evidenced by a regular flow of publications over the past thirty years. In France, and in Europe more generally, the situation is obviously very different: if a number of articles and a handful of books have been devoted to well-known Transcendentalist figures like Emerson, Thoreau or Margaret Fuller, very few publications have aimed at investigating Transcendentalism as a “movement.” Even though the relevance of considering Transcendentalism a movement proper has repeatedly been questioned, a group of Transcendentalist writers and thinkers did nevertheless exist and its influence on American culture has been considerable. This special issue of the Revue française d’études américaines (RFEA ) would like to take stock of current research on Transcendentalism and its many developments over the past decades. Initially perceived in the light of religious controversy and philosophical debate, then as a literary phenomenon, Transcendentalism has increasingly been envisaged in relation to its historical, social and political contexts (abolitionism, women’s rights, the rise of capitalism, to name but a few), as well as the scientific discoveries of its time, at the risk perhaps of forgetting its earlier characterizations. This issue of the RFEA would especially like to reconsider Transcendentalism’s philosophical import by confronting it with contemporary thought (Derrida, Latour, Cavell and others). We also wish to recover Transcendentalism’s enduring literary energy, which is sometimes overlooked by the proponents of Cultural Studies who tend to emphasize the reception of Transcendentalist texts rather than take an interest in the texts themselves. More precisely, our ambition is not to put together a new encyclopaedia of Transcendentalism –a task made redundant by the recent publication of the monumental Oxford Handbook of Transcendentalism (2010), and in many ways impossible within the limited scope of a special issue. We would like instead to confront what we might call, probably too quickly, “American” and “European,” or “French,” responses to Transcendentalism, and to bring “contextual” analyses together with more “textual” readings. Our hypothesis is that Transcendentalism’s religious, philosophical, social and political stakes emerge first and foremost within textual, if not literary, configurations and can best be approached through the study of the scenes of writing and networks of figures that shape them. While no French publication has sought to provide an overview of the intellectual effervescence and wealth of thought that Transcendentalism also was, this special issue of the RFEA would like to consider the movement’s internal and external dynamics in connexion with its members’ writing practices, that is to say, how various forms of textualities helped shape the Transcendentalists’ relations with each other and informed their interactions with their religious, cultural, social and political environment. This issue’s main ambition will be to highlight the profound vitality of Transcendentalist texts. Proposals can focus on major figures (Emerson, Thoreau, Margaret Fuller) or lesser-known ones (Bronson Alcott, Theodore Parker, Orestes Brownson, George Ripley, Sampson Reed, Frederic Henry Hedge, Jones Very, or Caroline Sturgis), as well as on the paradoxical community formed by a movement that never thought of itself as such. For instance, we welcome contributions on the modalities of the circulation of ideas among the Transcendentalists, or essays reflecting on the issues of gender/genre, or studies on the ways in which the writings of this intellectual community (essays, poems, journals, letters, reviews) reconfigure the limits of the private and the public. We thus seek to revisit Transcendentalism in and as writing, but we also invite contributions focusing on its posterity in more contemporary cultural productions. Please send your proposals toThomas Constantinesco ( thomas.constantinesco@gmail.com ) and François Specq ( francois.specq@ens-lyon.fr ).Deadline for proposals (500 words) is 31 March 2013. Deadline for completed articles (30,000 signs) is 15 November 2013. The Revue française d’études américaines is a peer-reviewed journal.
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