Dalhousie French Studies , volume 95 : Marguerite Duras, L'Image critique, 2012.
Marguerite Duras : L’image critique
DALHOUSIE FRENCH STUDIES
Special Issue
Volume Ninety-Five Summer 2011
Sous la direction de Maïté Snauwaert
Présentation :
Tout au long de sa carrière d’écrivain, Marguerite Duras a entretenu avec le cinéma et l’image des relations conflictuelles et créatrices. Cinéaste pendant quinze ans, estimée des spécialistes de cinéma expérimental, commentée par Gilles Deleuze dans sa réflexion sur l’image-temps , elle se déclarait «dans un rapport de meurtre avec le cinéma». Touchant dans son œuvre au théâtre et à la fable, au récit et au roman, elle lui jugeait supérieure la littérature, seule porteuse d’une «prolifération illimitée d’images».
Pourtant, une approche poétique fait encore défaut qui mette au jour ce qu’il y a à gagner des conceptions polémiques de Duras à l’égard du film et plus généralement de l’image. Car si celle-ci ne recouvre pas toujours chez l’auteure la même signification, elle a trait chaque fois au langage. L’enjeu du dossier est de montrer que des syntagmes comme «l’image écrite», «l’image noire», «la couleur des mots» ou «la nuit du texte», loin d’être des métaphores, sont des constituants de la poétique de Marguerite Duras, une poétique qui tient ensemble l’œuvre filmique et l’œuvre littéraire.
Les approches nouvelles présentées dans le dossier abordent des formes aussi hétéroclites que le théâtre de L’Éden-cinéma ; le scénario d’ Hiroshima mon amour ; le «texte théâtre film» d’ India Song et du Navire Night ; le journal de L’Été 80 ; le roman du Ravissement de Lol V. Stein ; le texte de Libération sur l’affaire Villemin; les récits de L’homme assis dans le couloir et de La maladie de la mort . Toutes font ressortir le paradigme d’un «voir» qui rend l’image critique : à la fois point de rencontre des subjectivités et objet d’un débat sur l’autorité du sens; et désignation ambivalente mettant en crise les catégories traditionnelles de l’art et de la représentation.
Sommaire :
Maïté Snauwaert : Présentation : Duras, écrivain de l’image 3
Gérard Dessons : L’image et l’indisible 9
Marie-Hélène Boblet : Les évidences infigurables 17
Arnaud Bernadet : Le journal de l’invisible : L’été 80 27
Martine Delvaux : « Sublime forcément sublime » 47
Youlia Maritchik : Ces mots à mille images… 55
Catherine Mavrikakis : Les “blind dates” de l’écriture. Rencontres durassiennes du présent 65
Maïté Snauwaert : Le cinéma de Lol V. Stein 73
Recent Canadian Theses 91
Reviews (see p. 2) 103
Notes on Contributors 125
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Volume Ninety-Five Summer 2011
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