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"Cartographie du féminisme", par C. Spector (laviedesidees.fr)

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On peut lire sur le site laviedesidees un compte rendu du recueil d'essais de Nancy Fraser récemment traduit en français (éd. La Découverte): Cartographie du féminisme, par C. Spector [07-01-2013] La domination masculine est-elle exclusivement d’ordre symbolique ou repose-t-elle sur des conditions économiques capitalistes? Les luttes pour la reconnaissance peuvent-elles faire abstraction des luttes pour la redistribution? Le combat féministe n’est-il pas une lutte pour davantage de démocratie? N. Fraser, dans ce recueil d’articles, répond à ces questions et souhaite que le féminisme renoue avec son radicalisme initial. Recensé: Nancy Fraser, Le Féminisme en mouvements. Des années 1960 à l’ère néo-libérale , traduit de l’anglais par E. Ferrarese, Paris, La Découverte, 2012, 331 p., 24 €. Célèbre en France pour son dialogue critique avec Axel Honneth[ 1], Nancy Fraser l’est moins pour sa cartographie des tendances récentes du féminisme. L’omission est désormais réparée grâce à la parution du Féminisme en mouvements , dans la belle traduction d’Estelle Ferrarese: le recueil, qui comprend dix articles rédigés sur une période de 25 ans (de 1984 à 2010), offre une interprétation des différentes grammaires de l’imaginaire féministe. Professeur à la New School de New York, et co-éditrice de la revue américaine Constellations , N. Fraser y analyse les rapports entre capitalisme, néolibéralisme et féminisme à travers une approche indissociablement généalogique et normative. Quelle représentation de la domination masculine faut-il privilégier? Comment concevoir la démocratie sexuelle? Quelle part accorder à l’égalité, quelle part à la différence? La critique est ici immanente à l’histoire; dans le sillage de la «Théorie critique», N. Fraser revient sur trois paradigmes qui structurèrent, à ses yeux, le féminisme de la «seconde vague» aux États-Unis. Le premier, dans les années 1960-1970, est associé au radicalisme de la Nouvelle Gauche américaine ( New Left ). Affirmant que ce qui est personnel est politique, il se conçoit aussi comme une critique de l’androcentrisme associé à l’État-Providence: dans la forme keynésienne du capitalisme, le modèle de la famille nucléaire associée au mari pourvoyeur de ressources et à l’épouse pourvoyeuse de soin ( care ) demeure l’étalon. Mais le néolibéralisme triomphant depuis les années 1980 marque une rupture profonde: la stigmatisation de la «dépendance» associée à la critique de «l’assistanat» survient au moment même où triomphe la politique identitaire ( identity politics ), qui demande la reconnaissance des différence. Analysant le genre comme pure construction culturelle, le féminisme dissout ses liens avec le marxisme et préfère, à la critique de l’économie politique, celle de l’ordre symbolique phallocratique. Enfin, la troisième phase s’amorce avec la crise du néolibéralisme: une approche transnationale, associée aux mouvements sociaux d’un espace public globalisé, prévaut désormais. La «parité statutaire» est alors présentée comme l’idéal auquel un féminisme, débarrassé des illusions du réductionnisme marxiste comme du culturalisme des gender studies , doit désormais prétendre. […] Lire la suite sur laviedesidees.fr…

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