Agata Sobczyk, Les jongleurs de Dieu. Sainte simplicité dans la littérature religieuse de la France médiévale , Oficyna wydawnicza Leksem, Łask, 2012, ISBN 978-83-63781-00-2 Pour Césaire de Heisterbach, les simples sont les jongleurs de Dieu, des saints et des anges: comme le spectacle du jongleur qui marche la tête en bas, la simplicité intervertit le sens des actions et des gestes. Comme les jongleurs, les simples exposent leur fragilité aux regards de ceux qui ont peut-être des raisons de se sentir meilleurs. Ces raisons risquent de s’avérer fausses; la rencontre avec un simple est l’occasion d’un exercice spirituel qui permet d’atteindre la vertu essentielle pour tout chrétien, l’humilité. Le premier pas dans ce chemin, c’est de saisir la valeur du simple, ce qui peut paraître difficile, vu les formes extravagantes que prend la simplicité dans certains cas et la banalité des autres. Mais la figure littéraire du simple est une construction établie par ceux qui sont plus instruits que lui, construction qui associe l’image que les clercs se font des ignorants et l’approche théologique de l’ idiota . Ainsi, dans la sainte simplicité, le savant se crée lui-même un miroir qui lui permet d’éviter le piège de l’orgueil.
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