Centre de Recherche et d’Études en Littérature et Sciences du langage (CRELIS)
Numéro spécial commémorant le 25 e anniversaire de la disparition de Noël X Ébony
Appel à contribution
Date limite: 31 octobre 2012
Noël X Ébony: écrire contre le chaos [1] .
Noël X Ébony (1950-1986), de son vrai nom Essy Kouamé Noël, occupe une place de choix dans l’univers de la culture et des lettres africaines. Son œuvre littéraire étant ignorée par la critique universitaire, c’est surtout son talent de journaliste qui l’a réellement révélé au monde entier. Un prix en son honneur récompense chaque année les meilleurs hommes de presse de son pays, la Côte d’Ivoire.
Bien que révélé au monde par le biais du journalisme, Noël X Ébony est aussi un écrivain de grande valeur. Sa jeune carrière est auréolée de trois poèmes: Déjà vu, Chutes et Quelque part [2] . Même si ses œuvres, notamment Déjà vu , n’eurent pas l’aura des Soleils des indépendances de son compatriote Ahmadou Kourouma, sur le plan de la réception, il n’en demeure pas moins qu’il fut et demeure un génie littéraire. D’ailleurs, cette plume truculente a été saluée par Jean Servais Bakyono [3] et Jacques Rancourt [4] .
Monument littéraire ouvert à tous les souffles du monde, Ébony reconnaît sa dette à l’endroit d’auteurs africains ou d’écrivains de la diaspora: Senghor et Césaire. Il admet avoir été influencé par des créateurs du monde occidental: T. S. Eliot, Rilke, Char [5] ... L’apport de la bande dessinée [6] (Corto Maltesse de Pratt), de la musique (Keth Jarrett) ou de la chanson (les Pink Floyd) est revendiqué par cet autodidacte. Cela témoigne incontestablement de son ouverture au monde.
L’œuvre de Noël X Ébony pourrait être abordée sous divers angles.
L’on pourrait partir du postulat que le style particulier du journaliste a pu féconder ses productions, et montrer les saillances d’une telle prégnance.
On pourrait tout aussi analyser les emprunts divers de Noël X Ébony à des auteurs ivoiriens (Bernard Zadi Zaourou, Jean-Marie Adiaffi), africains ou issus de la diaspora (Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire). D’autres modèles viennent d’Occident tels que Rilke, T. S. Eliot, Corto Maltesse, René Char, par exemple. Son inspiration tire par moments sa source d’autres genres (musique, chanson et bande dessinée), etc.
On pourrait étudier en profondeur les différentes déclinaisons de l’ouverture de sa création au «monde».
Les rapports entre les créations d’Ébony et l’oralité pourraient également ouvrir des pistes d’analyse intéressantes dans la mesure où ses textes se prêtent à une réelle «oralisation».
La problématique de la territorialité / déterritorialité manifeste dans la production poétique pourrait être examinée.
Les approches stylistiques, poétiques, rhétoriques ou linguistiques pourraient, à partir du matériau textuel ou verbal, révéler ce que l’intra-texte peut contenir de substantiel, etc.
Le recueil de poèmes Déjà vu que le poète met en résonnance avec la paramnésie pourrait être investi au moyen des théories «d’obédience» psychologique pour appréhender «l’inconscient» du texte.
Ces pistes ébauchées ne sont nullement limitatives, elles sont indicatives.
Veuillez envoyer votre résumé en 300 mots maximum précédé de votre CV précisant votre attache institutionnelle à l’adresse suivante: crelis2009@yahoo.fr au plus tard le 31 octobre 2012.
[1] Noël Ébony, « j’écris contre le chaos », interview réalisée par Boubacar Boris Diop pour la revue Waraango n°10, article cité par Frédéric Grah Mel dans Noël Ébony, 20 années de passion en 100 articles , p.385.
[2] Noël X Ébony, Déjà vu suivi de Chutes et Quelque part , L’Harmattan, Paris, 2010.
[3] Jean-Servais. Bakyono, « Noël Ébony ou l’art de la sophistication », Notre Librairie n° 87, avril-juin 1987, pp. 38-42.
[4] Jacques Rancourt, « Déjà vu de Noël Ébony », Notre Librairie n° 79 avril- juin 1985, pp. 63-64.
[5] Noël Ébony, op . cit ., p.385.
[6] Boniface Mongo-Mboussa, À propos de Noël X. Ébony et la collection «L’Afrique au cœur des lettres». Entretien avec Jean-Pierre Orban in http://www.culturessud.com/contenu.php?id=357 , interview consultée le mardi 5 juin 2012.
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