Joséphine de Monbart, Lettres tahitiennes
Modern Humanities Research Association (MHRA), coll. "Critical Texts", 2012.
146 p.
EAN13 : 9781907322617
€ 11.99 / £ 9.99 / $ 15.99
Prséentation de l'éditeur:
Inspiré du Voyage autour du Monde de Bougainville, ce roman épistolaire de 1784 apporte une perspective unique sur la vogue tahitienne dans la littérature française. A travers le parcours de deux personnages tahitiens fictionnels , Joséphine de Monbart prolonge et amende la critique anti-colonialiste de ses contemporains, en particulier celle de Diderot dans le Supplément au Voyage de Bougainville . Monbart inscrit en effet la violence coloniale dans le corps de la femme et dénonce les fantasmes masculins qui sous-tendent traditionnellement le discours exotique. Dans le même temps, les Lettres tahitiennes tentent de mettre en pratique la sensibilité rousseauiste au cœur de la civilisation du dix-huitième siècle et d’offrir un refuge aux “âmes sensibles” dans une synthèse harmonieuse entre Tahiti et Paris, entre nature et culture.
Cette édition critique permet de découvrir un texte publié pour la dernière fois en 1786. Elle s’adresse aussi bien à des chercheurs que des amateurs. La modernisation de l’orthographe et l’appareil critique la rendent accessible à des lycéens et étudiants.
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Le roman épistolaire Lettres tahitiennes (1784) de Joséphine de Monbart s’inspire directement d’un épisode relaté par Louis-Antoine de Bougainville dans son Voyage autour du Monde (1771). Au moment de larguer les amarres après neuf jours sur l’île paradisiaque de Tahiti, Bougainville accepte de prendre à son bord un jeune insulaire nommé Ahuturu. Mais le navigateur français remarque qu’Ahuturu laisse derrière lui “une jeune et jolie fille”, sa “jeune épouse ou amante”… Sous la plume de Monbart, cette observation de Bougainville se transforme en une correspondance fictionnelle entre Ahuturu, renommé Zeïr, et sa compagne, baptisée Zulica. Alors que Zeïr perd son innocence originelle au contact de la société française, Zulica témoigne des violences infligées aux Tahitiens par les explorateurs français et anglais avant de faire, elle aussi, le voyage jusqu’en Europe.
Si le roman s’inscrit dans le courant humaniste des Lumières et nous évoque le Supplément au Voyage de Bougainville de Denis Diderot, Monbart apporte une perspective proprement féminine à la critique anti-colonialiste de ses contemporains. Elle inscrit ainsi la violence coloniale dans le corps-même de la femme et dénonce les fantasmes masculins qui sous-tendent traditionnellement le discours exotique. Finalement, Monbart tente de mettre en pratique la sensibilité rousseauiste au cœur de la civilisation du dix-huitième siècle et d’offrir un refuge aux “âmes sensibles” dans une synthèse harmonieuse entre Tahiti et Paris, entre nature et culture.
Laure Marcellesi enseigne la langue et la littérature françaises à Dartmouth College, aux Etats-Unis.
Joséphine de Monbart was a disciple of Rousseau and lived in Germany where she befriended Romantic author Jean-Paul Richter and published poetry, a collection of short stories, as well as educational treatises. However, her most famous work is her epistolary novel, Lettres tahitiennes, first published in Berlin in 1784 with subsequent publications in Brussels and Paris. Lettres tahitiennes is directly inspired by French explorer Louis-Antoine de Bougainville's 1771 Voyage autour du monde and its Tahitian chapters. In his travel account, Bougainville recounts the story of Ahuturu, a Tahitian man he agreed to take on board for the long voyage to Europe. Monbart transforms Bougainville's account into a fictional correspondence between Ahuturu - renamed Zeïr - and his lover, named Zulica, who stays behind on the island. While Zeïr becomes corrupted by the society he encounters in France, Zulica's letters chronicle the abuses suffered by Tahitians at the hands of French and British sailors. She is then sold against her will to an English captain, travels to Europe and is eventually reunited with Zeïr. Monbart transforms Bougainville's account into a fictional correspondence between Ahuturu - renamed Zeïr - and his lover, named Zulica, who stays behind on the island. While Zeïr becomes corrupted by the society he encounters in France, Zulica's letters chronicle the abuses suffered by Tahitians at the hands of French and British sailors. She is then sold against her will to an English captain, travels to Europe and is eventually reunited with Zeïr This edition focuses attention on a woman writer with a unique perspective on the colonial take-over of the South Seas. Lettres tahitiennes will engage scholars of the French Enlightenment as it is an epistolary novel, written by a woman, on the Tahitian experience, and contributes to the philosophes' reflection on the Other.
Laure Marcellesi is Assistant Professor of French at Dartmouth College.
Table of Contents: Introduction About the author Lettres tahitiennes Notes Bibliography Laure Marcellesi is Assistant Professor of French at Dartmouth College.
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