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Channel: Fabula, la recherche en littérature
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Fur/Flesh/Fabric: The Body, its Borders, and the (un)Limited Human in Medieval Literature

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Fur/Flesh/Fabric: The Body, its Borders, and the (un)Limited Human in Medieval Literature [[ http://medievalcolloquium.sewanee.edu/#Fur ]] Conference : 43rd Annual Sewanee Medieval Colloquium, March 10-11, 2017 http://medievalcolloquium.sewanee.edu/ Organizer: Elizabeth S. Leet, Romance Languages and Literatures Washington University in St. Louis (elizabeth.s.leet@wustl.edu) Much medieval criticism concerning literary representations of human-animal relationships highlights the frequent interest of poets in the physical materia of these exchanges. However, human-animal interactions constitute only a fraction of the materialist concerns around which medieval poets crafted their literary characters. The fundamental attributes of literary characters—including but not limited to their religion, social status, moral conduct, occupation, and chivalric prowess—often manifest themselves in the materials that constitute and surround their bodies. A critical tradition of materialism—and, by extension, feminist and ecological materialisms—endeavors to valorize the physical and concrete as vital components of theoretical enquiry and literary analysis. For example, Karen Barad imagines an “intra-activity” by which all beings experience an identitary imbrication with the materials in their environment. Likewise, Donna Haraway explains the porosity of human biology as the foundation of such hybrid identities: she explains the human body as a microbiome that adapts in response to its environment, as a contact zone around and within which materials and organisms meet. Stacy Alaimo’s posthumanist materialist term, “trans-corporeality,” also bridges the space between embodiment and nonhuman form, instead by offering a queer, posthumanist theory of objects as a means to assess textual meaning. All these theorists would seem to agree that, from the organisms with whom we cohabitate to the clothes we wear, our environments come to define us biologically, bacterially, and sartorially. They inhabit us just as we inhabit them. Prefiguring these contemporary anti-essentialist arguments, material concerns influence the static descriptions as well as the agency of medieval literary characters. For example, the armor worn and deadly weapons wielded by Amazonian warrior maidens of the romans antiques advance their transgression of heteronormative femininity and rejection of maternity. Likewise, Marie de France explores material accessories as extensions of human agency in Bisclavret and Fresne. While her werewolf depends on his courtly garb to return to human form, a rich brocade and family ring also permit a nameless child to reclaim her noble heritage and resume her proper place in society. In these texts, armor, weapons, courtly clothes, rich textiles, and gemstones become extra-human prostheses that exemplify the influence of physical objects on the development of a literary character’s identity and the establishment of his or her agency. In addition to material objects that extend human agency beyond human bodies, the responses of human flesh to its environment may demonstrate the interior qualities of a literary character. For example, in the Old French saint’s Life Marie l’Egyptienne, the unyielding desert sun begets a physical transformation that accompanies the purgation of Marie’s sins. Like objects, the natural environment and its effect on human flesh exemplify the particular materialism of medieval poets who used their characters and their textual environments to explore the interactions between humans and the extra-human world. Poets may use a character’s insulation from or vulnerability to the meteorological, geological vagaries of his or her environment to posit a particular, or peculiar, relationship between human life and societal, natural, animal, spiritual, or biological environments. Throughout medieval literature, the items used to alter, protect, or hide the bodies of literary characters become, in turn, expressions of human agency and components of the physical experience of human life. Each character’s materiality is an embodied, contingent, and relational aspect of their identity. This panel welcomes abstracts for 15- to 20-minute presentations in English that consider medieval literary representations of materials that border the human body. Papers might consider the places where the human ends and the extra-human world begins, the impact of the materials surrounding the human body on a literary character’s identity, the poet’s concept of a relationship between human and extra-human environment, or other literary explorations of materiality, identity, or environmentality. Please send an abstract (approx. 250 words, in English) and brief c.v. at elizabeth.s.leet@wustl.edu no later than October 14, 2016.

J. Kennaway, Mauvaises vibrations, ou la musique comme source de maladie : histoire d'une idée

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//www.fabula.org/actualites/documents/75249.jpgRéférence bibliographique : James Kennaway, Mauvaises vibrations, ou la musique comme source de maladie : histoire d'une idée (traduit de l'anglais par Nathalie Vincent-Arnaud), Lambert-Lucas, 2016. EAN13 : 9782359351514. 240 pages, mai 2016, 18 euros. L’utilisation de la musique comme remède est aussi ancienne que la lyre de David, mais l’idée qu’elle pourrait être une cause sérieuse de maladie physique ou mentale date de la fin du XVIIIe siècle. Ce sont les médecins des Lumières qui ont commencé à prétendre qu’une musique excessive ou du mauvais genre pouvait conduire à la dépravation, à la maladie (impuissance, stérilité, neurasthénie, hystérie) et à la mort. Depuis cette époque, des vagues successives de panique dénoncent régulièrement les ravages qu’elle cause au système nerveux, depuis Wagner jusqu’au jazz et au rock’n’roll. Dans l’Allemagne nazie et la Russie soviétique, la musique est prétexte à des persécutions fondées sur un discours psychiatrique. Aux États-Unis, dans les années 1950, où son emploi sous forme de « lavages de cerveau » et de « messages subliminaux » est censé briser les volontés, manipuler les esprits, déclencher des désordres mentaux et pousser au suicide, elle fait l’objet de nouvelles préoccupations. Plus récemment, le développement d’armes soniques et la torture au moyen de la musique dans la « guerre contre la terreur » continuent à faire redouter qu’elle puisse nuire gravement à la santé. Contribution originale à l’histoire de la médecine et de la musique, ce livre retrace l’origine et l’évolution de l’idée de « musique pathologique » depuis les Lumières jusqu’à nos jours. http://www.lambert-lucas.com/mauvaises-vibrations-ou-la-musique

Authentique artifice . 3 e Congrès international de l’International Society for Intermedial Studies

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(Call for paper inEnglish below) Authentique artifice 3e Congrès international de l’International Society for Intermedial Studies Université de Montréal, 18-22 mai 2017 Née dans le sillage de la « grande conversion numérique », la réflexion intermédiale traite de phénomènes qui remontent bien au-delà des années 1980 (certains sont même aussi vieux que les plus anciens médias). Si la réflexion intermédiale est donc relativement récente, la dynamique intermédiale qu’elle met au jour est, quant à elle, plus que millénaire. L’apport majeur de la réflexion intermédiale est d’ouvrir des perspectives radicalement nouvelles sur des problématiques qui occupent la pensée occidentale depuis ses origines grecques. Le titre paradoxal de ce colloque, « Authentic Artifice / Authentique artifice », en est l’expression. Il invite à un questionnement sur les systèmes d’oppositions qui déterminent encore, pour une bonne part, notre approche des pratiques médiatiques – ce qui, d’un point de vue intermédial, inclut les pratiques artistiques, littéraires et, plus globalement, communicationnelles. Ainsi, alors que les technologies interviennent dans tous les aspects de la vie quotidienne et qu'elles s'insinuent à l'intérieur même du corps humain, notre culture reste étrangement hantée par une certaine conception de l’authenticité qui s’appuie sur une mythologie de la présence. Cette présence peut être comprise comme une convergence du temps et de l'espace, comme un partage de l'ici et du maintenant. Elle serait la marque de l'authenticité, elle assumerait une sorte de valeur morale, insaisissable et pourtant très claire pour tous. La présence serait du côté de l'immédiateté, de la naturalité, de la vérité. Mais très rapidement, l’idée de présence s’est définie par opposition à celle de médiation et, plus généralement, à toute forme d’intervention technologique. L'industrie des technologies de reproduction elles-mêmes, particulièrement l'industrie du disque, loin de s'opposer à cette conception de la présence, a au contraire fondé sa stratégie de développement commercial sur elle, en recourant aux concepts de fidélité puis de haute-fidélité (Hi-Fi). Ses efforts n’ont qu’un but : minimiser la trace de la médiation technologique et donner à l'observateur l'impression d'être en présence de ce qui lui est représenté par divers moyens reproductifs. C'est ce que Bolter et Grusin appellent la transparence. Ainsi, le culte de la présence aurait mené à une pratique d'effacement de toute trace de médiation : plus la médiation est occultée, plus il y a transparence, plus on se rapprocherait d'une présence réelle, voire « naturelle » et authentique. Mais la fin du monopole du régime représentationnel dans les arts, au courant du XXe siècle, le développement de la pensée intermédiale et la poussée performative, qui marquent le tournant du XXIe, remettent en cause tous ces concepts et leurs fondements idéologiques. Ils mettent également en lumière les processus de médiation qui produisent une autre forme d’authenticité, de nature hypermédiate cette fois. Par exemple, on peut voir dans certains phénomènes brechtiens de la distanciation l’authenticité de la fabrique du spectacle théâtral. Il découle de tout cela la nécessité de redéfinir l’authenticité et la présence ainsi que les valeurs qui leur sont attachées. Le colloque « Authentic Artifice / Authentique artifice » propose une réflexion sur les rapports complexes qui lient authenticité et médiation, sur les valeurs et modalités qui leur sont historiquement attachées de même que celles qui sont les leurs aujourd'hui. Cette réflexion est organisée en fonction des quatre axes suivants : 1. Perspectives théoriques et historiques : analyses intermédiales des discours sur l’authenticité et sur la médiation. Quels sont les fondements philosophiques, moraux, socio-économiques de la pensée de la présence et de l’authenticité ? Quels systèmes interprétatifs sont mobilisés ? Quelles différentes idéologies peut-on identifier ? 2. Perspectives dynamiques : la question de l’authenticité et le passage du paradigme représentationnel au paradigme performatif. Quelles sont les alternatives théoriques aux oppositions entre médiation et immédiateté ? 3. Perspectives esthétiques : les manifestations de la présence et les modalités de la médiation. Analyse d’expériences artistiques ou de pratiques esthétiques qui adoptent ou défient l’idéologie de l’authenticité : de l’emploi des filtres dans les images numériques ou les enregistrements sonores, à l’hypermediateté (hypermediacy) et aux différents d’artifices qui tendent à se montrer ou à s’effacer. 4. Perspectives magiques : les spectacles modernes de magie, ou « arts trompeurs », qui apparaissent dans la deuxième moitié du XIXe siècle grâce aux progrès de la technologie et continuent d’attirer les foules aujourd’hui, relèvent des perspectives esthétiques mais présentent un cas si extrême d’authenticité de l’artifice qu’un axe leur est consacré. Ces spectacles, fondés sur l'artifice de l'illusion, misent sur la « vérité de l'expérience » et sur le paradoxe du spectacle d’une médiation qui se dérobe toujours au regard du spectateur. Date limite de réception des propositions de communications ou de démonstrations : 12 septembre 2016 Réponse du Comité scientifique : 1er octobre 2016 Les communications sont des présentations théoriques, les démonstrations comportent une dimension pratique. La langue du colloque est l'anglais. Les séances thématiques sont constituées d’au moins 3 propositions de présentations théoriques ou démonstrations portant sur un thème spécifique et soumises par un groupe. Les séances ouvertes sont établies par le Comité organisateur en fonction des propositions individuelles de communications reçues. Les propositions doivent comprendre : • Une présentation sommaire de 300 mots (2000 caractères) • Un bref cv comprenant l’affiliation professionnelle, les derniers postes occupés, le dernier diplôme obtenu (date), une liste des plus récentes publications. Prière de les soumettre à l’adresse : authenticartifice@gmail.com *Authentic Artifice : International colloquium Intermedial studies were born in the wake of the “digital revolution” but they investigate phenomena that extend back well beyond the 1980s, in some cases to the very dawn of media. So while the field is relatively new, the intermedial dynamics it explores are more than a thousand years old. The main contribution of intermedial studies has been to open up radically new perspectives on questions that have occupied Western thought since its classical origins. The paradoxical title of this conference, “Authentic Artifice,” reflects this new take. It calls into question the systems of oppositions that still largely define our approach to media practices, which from the intermedial point of view include artistic and, more generally, communicative practices.While technology is embedded in every aspect of daily life and is even insinuating itself into the human body, our culture remains strangely haunted by a conception of authenticity rooted in the myth of liveness. Liveness may be understood as the convergence of time and space, the confluence of the here and the now. It is regarded as the touchstone of authenticity, assuming a kind of moral value, ineffable and yet evident to all. Liveness is bound up with immediacy, naturalness, truth. But liveness quickly came to be defined in opposition to mediation and, more generally, to any form of technological intervention. Far from resisting this conception, the technological reproduction industries, and particularly the recording industry, made it the basis of their marketing strategies, touting the “fidelity” and “high fidelity” (hi-fi) of their products. Their efforts sought to efface any trace of technological mediation and give the listener or viewer the impression of actually being in the presence of the work that had been reproduced, creating the sense of immediacy that Bolter and Grusin call “transparency.” The cult of liveness therefore spawned practices aimed at the erasure of any hint of mediation: the more mediation is concealed, the greater the transparency and the closer we are to real, authentic, “natural” liveness. But the end of the monopoly of the representational mode in the arts in the 20th century, the development of intermedial thinking and the rise of performativity at the turn of the 21st century challenge all these concepts and their ideological foundations. They also lay bare mediation processes that produce another form of authenticity, one that is hypermediated. For example, some Brechtian techniques can be seen as ways to distance the workings of a theatrical performance from authenticity. Hence the need to redefine authenticity, liveness and the values attached to them. The Authentic Artifice conference will consider the complex relationship between authenticity and mediation, the values and uses that historically have been associated with them, and those joined to them today in mediatic, artistic and literary practice. This discussion will be organized around the following four themes: 1. Theoretical and historical perspectives: intermedial analyses of discourses about authenticity and mediation. What are the philosophical, moral and socioeconomic underpinnings of thinking about liveness and authenticity? What interpretive systems are deployed? What ideologies come into play? 2. Changing perspectives: the question of authenticity and the paradigm shift from representational to performative. What are the theoretical alternatives to the mediation / immediacy opposition? 3. Aesthetic perspectives: manifestations of liveness and pathways of mediation. Analysis of artistic experiments and aesthetic practices that embrace or defy the ideology of authenticity, from the use of filters in digital images and recordings to hypermediacy and all the varieties of artifice that may be foregrounded or concealed. 4. Magical perspectives: The modern magic show, or the “deceptive arts / arts trompeurs,” appeared in the second half of the 19th century thanks to technological progress and continues drawing crowds to this day. It could be categorized under aesthetic perspectives but is such a limit case of authentic artifice that it is worthy of a separate theme. Magic shows revolving around artifice and illusion play on the “truth of experience” and the paradox of witnessing a mediation that always eludes the spectator’s gaze. Deadline for proposals for papers or demonstrations: September 12, 2016 Scientific Committee decision: October 1st, 2016 Papers are theoretical presentations; demonstrations include a practical dimension. Papers are theoretical presentations; demonstrations include a practical dimension. Curated panels include more than 3 papers/demonstrations submitted by a group on a specific theme. Open panels will be set up by the organizing Committee and include individual submissions. Proposals (in english) should include: • A 300-word abstract (2,000 characters) • A brief CV listing professional affiliation, recent positions, highest degree earned (with date), recent publications. Please send proposals to : authenticartifice@gmail.com

L’île et son autre, la francophonie en Relation. Congrès du CIEF

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Université des Antilles et de la Guyane, Schœlcher, Martinique 18 juin - 2 juillet 2017 En choisissant La Martinique pour son 31 e Congrès, le CIÉF souhaite mettre en valeur la francophonie en Relationet sollicite donc des communications portant sur tout ce qui «relie (relaie), relate» (Glissant). Espace géographique hétérogène, la Caraïbe est un palimpseste mémoriel qui porte trace du génocide de ses premiers habitants, de la traite des Noirs et de la plantation esclavagiste, des impérialismes européens divergents, de l’engagisme et d’autres migrations parfois réinterprétées en nomadisme valorisé. Chambre d’écho pour tous les silences issus du «gouffre-matrice», l’archipel caribéen invite au rapprochement – historique ou ancré dans l’urgence des temps présents – avec l’espace créole de l’océan Indien, avec la Méditerranée, avec toutes les pensées du métissage, de la créolisation, de l’hybridité, dont on interrogera l’acuité et l’actualité. Enfin, à partir de ce carrefour des trajectoires transatlantiques et du «partage du sensible» (Rancière) qu’il propose, il s’agira aussi de repenser la francophonie «en présence de toutes les langues du monde» (Glissant) et l’histoire de ses littératures comme une histoire, sinon globale, du moins connectée. Les propositions de sessions complètes ou de communications individuelles pourront donc aborder les problématiques suivantes:Les rapports de force et de dominationLes échanges Nord-Sud, la mondialisation, les cosmopolitismesLes conflits, les guerres, le colonialisme et la colonialitéLe transculturel, la créolisation, les transferts culturelsCommunauté, nation, universel et diversalitéLes rapports de genre, les transgenres et les conflits entre les sexesLes relations familialesLes lieux de rencontres et les seuilsLe soi et l’autreL’ici et l’ailleursLes poétiques de la traverséeLes récits mémoriels et du temps présent, le mythe et l’épiqueLes relations de voyageLes réseaux littérairesL’histoire littéraire transatlantique, globale, connectéeLa transgénéricité, l’intermédialité, la transtextualitéLes relations entre littérature et histoire, littérature et anthropologie, littérature et artsTraduction, traductologie, imaginaire des langues, intraduisibilitéLes langues en contact, le créole, le chiac, le franglais, le «créole boréal»…Les relais dans la salle de classe: pédagogie, littérature et langue Afin d’encourager de manière interdisciplinaire le développement des études, de la recherche, des publications portant sur la littérature, la langue, la culture, les arts et les sciences sociales dans tout le monde francophone, le CIÉF accueille chaque année à son congrès un large éventail de sessions regroupées sous ces catégories. Nous acceptons aussi des propositions dans lesquelles la francophonie est un facteur principe et qui permettront de rassembler les intervenants autour de problématiques d’actualité, sous les grandes catégories de LANGUE-CULTURE-LITTÉRATURE-HISTOIRE-PÉDAGOGIE. Vous souhaitez participer à notre congrès en 2017 ? Il y a deux façons de faire des propositions sur un thème lié aux études francophones:Proposer une session complète regroupant trois ou de préférence quatre communications autour d’un thème commun. Nous vous encourageons à réunir des communications autour d’un thème avec des collaborateurs membres du CIÉF ou encore à lancer un appel à communications qui paraîtra dans le Bulletin d’automne. Pour ce faire, il faut être membre en règle du CIÉF, c’est‐à‐dire avoir payé votre adhésion ( http://www.cief.org/formulaires.html#adhesion )Date limite pour lancer un appel à communications : 10 septembre 2016 Formulaire à remplir : https://secure.cief.org/formappel/ Date limite pour proposer une session complète : 15 octobre 2016 Formulaire à remplir : https://secure.cief.org/formsession/ Si vous souhaitez proposer une communication dans une session , veuillez contacter directement le/la président-e de session avant le 10 octobre 2016. Vous êtes priés de proposer votre communication dans UNE SEULE session.Proposer une communication individuelle Date limite pour proposer une communication individuelle : 15 octobre 2016 Formulaire à remplir : https://secure.cief.org/formcommunication/ Les membres sont priés de ne soumettre qu’UNE proposition ; le cas échéant, la proposition faisant partie d’une session complète aura automatiquement priorité. Les propositions individuelles multiples ne seront pas considérées. Si votre proposition peut s’insérer dans une des thématiques proposées ci-dessus, veuillez indiquer la thématique pertinente entre parenthèses à la fin de votre proposition. Par ailleurs, les membres dont les propositions sont acceptées doivent s’attendre à remplir l’office de président ou de secrétaire de session. Pour faciliter la tâche des organisateurs, nous vous prions de consulter l’horaire provisoire sur le site Web dès le début du mois de février et prévenir la présidente ( presidente@cief.org ) uniquement dans le cas d’une impossibilité à accomplir cette tâche. Nous comptons sur votre collaboration et vous remercions d’avance. Pour obtenir des renseignements sur le CIÉF et son congrès, prière de consulter notre site web ou de communiquer avec la présidente du CIÉF, M me Yolaine Parisot ( presidente@cief.org ). Pour en savoir davantage sur le CIÉF et sa revue Nouvelles Études Francophones (NEF), veuillez consulter notre site Web : https://secure.cief.org Le Prix Jeune Chercheur est décerné chaque année à la meilleure communication doctorante au Congrès.

Les représentations culturelles dans le discours littéraire maghrébin (Tizi Ouzou)

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Université Mouloud Mammeri-Tizi-Ouzou Faculté des Lettres et des Langues Département de Langue et Littérature Arabes Laboratoire des Représentations Intellectuelles et Culturelles Organisent un Colloque Les 12 & 13 décembre 2016 Les représentations culturelles dans le discours littéraire maghrébin Selon Platon, Aristote et autres, la littérature est une représentation du réel, lequel est mis en images dans les textes littéraires sous forme de symboles dont la signification est révélatrice des orientations et des positionnements divers tant des écrivains que de leurs personnages. Vecteur des représentations intellectuelles et culturelles, la littérature est également l’expression d’une conscience sociale fluctuant dans des directions aussi variées que complexes. A l’instar de la littérature universelle, la littérature maghrébine n’est point étrangère au réel et aux divers mouvements qui secouent l’univers maghrébin dans toutes ses dimensions. Partant de ce postulat, nous comptons interroger les textes littéraires maghrébins, tous genres confondus, en vue d’étudier les relations qu’ils entretiennent avec leur espace d’énonciation et de voir dans quelle mesure ces textes sont l’expression d’une identité, d’une Histoire assumée et d’une représentation particulière les distinguant des autres textes non maghrébins. En effet, le rapport à l’Autre, son interaction avec lui- l’ancien colonisateur en est un exemple révélateur-contre lequel et grâce auquel la littérature maghrébine s’est, en partie, faite, constituent un support conceptuel dans l’élaboration d’un système d’images et de références que l’écrivain maghrébin, à travers son discours littéraire, restitue en révélant les rapports conflictuels qui le lient à cet Autre. L’écrivain peut alors faire œuvre d’imitation de valeurs qui lui sont étrangères. Du fait qu’elle est aussi expression de relations conflictuelles et de valeurs autres, la littérature maghrébine peut alors prétendre dépasser les frontières géographiques pour s’inscrire dans l’universalité, laquelle détermine un cadre nouveau où interagissent les identités culturelles . Une telle inscription dans l’universalité permettrait à la littérature maghrébine d’être connue et reconnue dans un autre espace que celui qui l’a vue naître. Pareille re-connaissance ne peut advenir qu’à la condition que soit mise en valeur sa particularité et que soit évitée toute imitation excessive. La littérature maghrébine est donc tenue de valoriser les aspects marquants de sa spécificité et les valeurs qui la fondent pour se démarquer de l’Autre. Une affirmation spécifique de la littérature maghrébine peut être possible grâce au patrimoine immatériel populaire qui s’avère être l’une des principales sources d’inspiration pour l’écrivain maghrébin. En effet, le patrimoine folklorique arabe et amazigh constitue une référence culturelle incontestable dans le discours littéraire maghrébin. Ce patrimoine, souvent qualifié de «mineur», est devenu un champ d’exploration pour l’écrivain en quête de ses racines qu’il a transformées en symboles représentatifs tant de la diversité culturelle et identitaire du Maghreb que de ses conflits et altérations. Le roman, le théâtre et la poésie témoignent de ces références culturelles, symboles du patrimoine culturel immatériel; nous pouvons citer :"Hzam Lghoula; LoundjaWelghoul; Habil;Chahrazad; Essindibad; Lakhdar Hamrouche;Fadjiԑat allaîla assabiԑa baԑda al alf; El djazia wadarawich; Ԑouyoun el djazia; Ellaẓ; El ԑala:ma .. etc. Issus du Maghreb, trait d’union entre l’Europe et l’Afrique, l’Orient et l’Occident, les écrivains maghrébins ont conscience d’appartenir à des héritages culturels multiples qu’ils tentent de défendre en vue de rendre possible une coexistence entre les divers peuples. Tel est le cas de Mohammed Dib, Mouloud Mammeri, Assia Djebar, Tahar Ben Jelloun, Driss Chraibi, Abdelwahab Meddeb, Abdelkébir Khatibi… Ce colloque s’intéressera à la vision du monde des intellectuels maghrébins et à leurs réflexions sur la situation socio-politique de leur pays ainsi qu’à la relation qu’ils entretiennent avec le pouvoir. Se sentant investis de la mission d’éclairer leur peuple, les intellectuels s’emploient à créer de meilleurs espaces d’expression pour lutter contre la censure et le déni des droits. Aussi, assistons-nous, au niveau de la création littéraire, à des renversements politiques, à la destitution du pouvoir et à l’instauration des démocraties et de dictatures fictives. Le cas des romans de Rachid Mimouni est éloquent à cet égard. Notre objectif est d’ouvrir un débat sur ces questions dans le cadre du premier colloque maghrébin qu’organisera le laboratoire des représentations intellectuelles et culturelles les 12 et 13 décembre 2016 sur " les représentations culturelles dans le discours littéraire maghrébin" en proposantun ensemble d’axes, à titre indicatif et non exclusif, répartis comme suit:Le discours littéraire maghrébin et la dichotomie: le particulier/ l’universel.Les langues et la question identitaire dans le discours littéraire maghrébin.Les enjeux de la littérature postcoloniale.L’intellectuel et la représentation du pouvoir dans le discours littéraire.Le patrimoine culturel populaire dans le discours littéraire maghrébin.La représentation des références culturelles dans le discours littéraire maghrébin. Présidents d’honneur Président d’honneur: Pr Tessa Ahmed, Recteur de l’université M. Mammeri. Dr Betouche Aini, Doyenne de la faculté des lettres et des langues. Présidente du colloque : Dr Achi Nacira Présidente du comité scientifique : Dr Salmi Karima Membres du Comité Scientifique: Pr Farid Ezzahi - Maroc Pr Said Yaqtine - Maroc Pr Said Benkrad- Maroc Pr Djamil Hamdaoui- Maroc Pr Bendjemaa Bouchoucha - Tunisie Pr Mohamed Tarchouna - Tunisie Pr El Ouennas El Hefyane- Tunisie Pr El Amine El Zaoui, Algérie. Pr Abdelhamid Bourayou, Algérie Pr Abdelmadjid Hanoun, Algérie Pr Mostefa Derouche, Algérie. Pr Salah Belaid, Algérie. Pr Abdelkader Salah, Algérie. Pr Hocine Khamri, Algérie. Pr Omar Belkheir, Algérie. Pr Dalila Arezki, Algérie. Pr Bouteldja Riche, Algérie. Pr Moussa Imarazene, Algérie. Dr Zahia Teraha, Algérie. Dr Lounes Chabani, Algérie. Dr Mohamed Sadek Beroune, Algérie. Dr Messaouda Larit, Algérie. Dr Mohamed Sadek Fodil, Algérie. Dr Fatima Boukhelou, Algérie. M. Boualem Iglouli, Algérie. Comité d’organisation Dr Naima Lakrib Bedja zaki Rakene zahia Lila Abdeslam Langues du colloque: Langue arabe, le français, l’anglais Agenda du Colloque: 12 -13 Décembre 2016 : Colloque à l’auditorium de l’université M. Mammeri /Tizi-ouzou. 15 septembre 2016: Date limite de soumission des propositions de communication (Titre et résumé en 250 mots maximum) 15 octobre 2016: Réponses du comité scientifique. 15 novembre 2016: Date limite pour l’envoi des communications. Contact: laborepresentation@yahoo.fr Frais de participation pour les communicants: 50 euros.

Rencontres . A Gathering of Voices of the Vietnamese Diaspora (Melbourne)

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Rencontres : A Gathering of Voices of the Vietnamese Diaspora The University of Melbourne, Melbourne, Australia, 1-2 December, 2016 Literature of the Vietnamese diaspora in the English and French speaking worlds, as well as scholarship on Franco- and Anglophone Vietnamese writing, flourish for the most part in separation from one another. At present, no substantial work brings these voices into dialogue. This two day colloquium seeks to facilitate such anexchange through a gathering of writers and scholars of the Vietnamese diaspora,its literature and artistic production. We will host author readings by French, New Caledonian and Australian writers of Vietnamese origin in a public reception in the early evening on1 December prior toanacademic colloquium to take place all day on December 2. The following writers will present their work at the public lecture: Anna Moï, Thanh-Van Tran-Nhut, Marcelino Truong (France), Jean Vanmai (New Caledonia) Chi Vu, Hoa Pham (Australia). Topics of interest for scholarly papers include, but are in no way limited to:Connections/comparisons between Vietnamese diasporic literatures and artsDiaspora Literary Studies1st, 1.5 and2ndgeneration writers of the diasporaNarratives of refugee experienceNarratives of migration and exileTrends in genrePositions on“Vietnamese Francophone", "Vietnamese Australian","Minority" or "Ethnic"literatures.Post-colonial literatureThe Vietnam War in literature and artistic production Please send an abstract in English OR French of up to 250 words to alex.kurmann@mq.edu.au by September 15.

MA & PhD in Francophone studies (University of Louisiana at Lafayette)

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«Venez étudier avec nous autres!» ***ONE ASSISTANTSHIPAVAILABLE FOR STARTING SPRING 2017*** ***UNE BOURSE DISPONIBLE POUR DEBUTER EN JANVIER 2017*** The University of Louisiana at Lafayette offers one of few graduate programs in the United States specifically in Francophone Studies by providing students the opportunity to study all the regions of la Francophonie individually and as a whole. The university itself is located in the heart of Cajun Louisiana, a cultural crossroads joining many areas of the contemporary Francophone world that share historical and linguistic roots. The natural beauty of the landscape provides a fitting setting for the culture’s unique heritage and multicultural diversity. The breadth and reach of the courses and approaches offered in the Masters and doctoral programs reflect this diversity and richness and make the experience at UL Lafayette unique.Our dynamic, innovative, and interdisciplinary program regularly provides courses on the literatures, cinema, and cultures of France, Belgium, Quebec, Acadia, Louisiana, the Antilles and Haïti, Sub-Saharan Africa, and the Maghreb. The graduate program in Francophone Studies was the first in the United States to design courses on Louisiana Cajun and Creole languages, as well as courses on Belgian Francophone literature. Students from all over the Francophone World come together at UL Lafayette to explore the rich variety, hybridity, and créolisation of the global Francophonie using a variety of approaches: literary, linguistic, critical, ethnographic, cinematographic, historical, culture, and folklore studies. Financial support is available for graduate students primarily through the university graduate assistantships and fellowships , which are available to foreign nationals as well as to U.S. citizens. To request application materials for these positions, please contact the Graduate Coordinator, Dr. Amadou Ouédraogo. axo0149@louisiana.edu To Apply: http://gradschool.louisiana.edu/prospective-students French and Francophone Studies Program Information: http://languages.louisiana.edu/French/index.html We encourage applicants to contact any French and Francophone Studies faculty member to discuss any research interests: http://languages.louisiana.edu/French/fr_faculty.html

Mutantes/Vampires. Autour des œuvres de V. Despentes et de P. B. Preciado (Paris 8)

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Appel à communications pour colloque Mutantes / Vampires Autour des œuvres de Virginie Despentes et Paul Beatriz Preciado Date butoir pour la soumission des propositions de communication : 7 octobre 2016 avant minuit .Propositions à adresser à : colloque.mutantes.vampires@gmail.com Date du colloque: courant novembre, date à préciser ultérieurement. Lieu: Paris 8. Disciplines encouragées : le colloque s’adresse à toutes les disciplines de lettres et de sciences humaines et sociales, en particulier: études de genre, pornstudies, queerstudies, arts plastiques, histoire de l’art, architecture, cinéma, musique, théâtre, graphisme, esthétique, littérature, philosophie, sociologie, science politique, histoire, géographie, psychologie, psychanalyse, épistémologie. Auteur.e.s féministes, transgressives, queer, punk, trash, grunge, underground, issu.e.s de la génération x, de tendance libertaire, obscène, tout en étant activistes, artistes, critiques, romancières et essayistes, Virginie Despentes et Paul Beatriz Preciado évoluent parallèlement dans des univers singuliers. Ce colloque entend dresser un bilan scientifique de l’apport de Virginie Despentes et de Paul Beatriz Preciado à la littérature et aux pensées féministes. En dépit de la popularité de ces auteur.e.s, aucune journée d’étude ni aucun colloque les concernant n’ont encore eu lieu. Ce premier colloque francophone souhaite combler un manque en analysant, dans une perspective transdisciplinaire, les œuvres de ces deux auteur.e.s. Œuvres hybrides qui méritent d’être interrogées de manière interdisciplinaire. En effet, l’œuvre despentienne se décline en roman, roman graphique, essai, nouvelle, pamphlet et manifeste; elle concerne également la traduction et la rédaction de textes de chansons, et touche à une écriture tant littéraire que cinématographique et documentaire. L’œuvre preciadienne oscille elle aussi entre l’essai, le pamphlet et le manifeste, mais encore l’essai philosophique, la chronique, la critique d’art et la performance. Les deux auteur.e.s questionnent largement les notions de norme, de sexualité, de genre, d’identité, de féminisme et de radicalité. Leur œuvre et leur démarche se font écho à différents niveaux. S’inscrivant dans une politique horizontale, la participation à ce colloque, après sélection du jury, est ouverte à toute personne, sans distinction de grade: étudiant.e, doctorant.e, jeune chercheuse.eur, chercheuse.eur, maître.sse de conférences, féministe, lect.rice.eur, ou spécialiste des œuvres de Despentes et de Preciado. Le colloque se veut transdisciplinaire, ainsi il accueille:Des communications de recherches universitaires de 20 min.Des courts-métrages en lien avec les auteur.e.s, sur ou autour de leurs œuvres, parcours ou univers. Ils peuvent prendre la forme d’une création personnelle, utilisant la vidéo, ne dépassant pas 15 min.Des performances, lectures théâtralisées, courtes mises en scène de textes de Despentes et/ou de Preciado, ne dépassant pas 15 min.Une exposition sur deux jours de créations plastiques (installation tridimensionnelle, graphique, picturale ou photographique) de l’univers despentien et/ou préciadien.Une recherche sur le monde musical de Despentes avec analyse esthétique et écoute d’extraits musicaux. Le comité propose quelques pistes (liste non exhaustive) de thématiques à explorer pour orienter les contributions des participant.e.s, tout autre axe de réflexion restant le bienvenu: Les féminismes L’intertextualité Preciado lecteur/lectrice de Butler, Derrida, Deleuze, Sloterdijk, Lyotard, Foucault, Dustan, Haraway… Preciado et les artistes (Carole Rama…) Despentes romancière, Despentes cinéaste Plusieurs Despentes, Despentes au pluriel, des-pentes Liens et collaborations de Despentes (Ann Scott, Nora Hamdi…) L’interpénétration Despentes-Preciado La notion de manifeste chez l’une ou les deux auteur.e.s La réappropriation de la violence Un regard sur la psychiatrie/l’antipsychiatrie La notion d’architecture dans l’œuvre préciadienne L’intersectionnalité, sexe, genre, race, classe La critique du capitalisme L’industrie pharmaceutique L’orientation sexuelle Le travail du sexe Le transgenderisme L’identité de genre L’autobiographie (romancée) L’aliénation La performance Les adaptations tant théâtrales que cinématographiques de l’œuvre despentienne Les cultures en marge, alternative, libertaire, anarchiste Les contre-cultures Les cultural studies L’activisme La lutte des squats chez Despentes Les luttes anti-raciste, anti-capitaliste, anti-patriarcale Le féminisme radical, l’anarcha-féminisme Les transformations, hybridations des corps La fabrication de corps nouveaux (organiques et non organiques) chez Preciado Les différentes relations à l’art, aux arts Sexe(s) et drogues La (post)pornographie, la pornographie militante La médecine et les corps perçus comme féminins Les substances modificatrices des corps Les nouvelles technologies du corps et les usages médicaux Les codages corporels Le corps expérimental La subversion et la transgression des systèmes (de genre, de classe…) Les nouvelles formes de sexualités La contra-sexualité La biopolitique Le biohacking Le pharmacopornographique Les pornotopies Les liens entre espace, sexualité et technologie La fiction politique La musique rock, rock-alternatif, post-rock, punk-rock, punk, post-punk Les propositions de communication doivent porter soit sur l’un.e des deux auteur.e.s soit sur l’interpénétration des deux. Elles doivent être rédigées en français et tenir sur ½ page à 2 pages grand maximum. Elles doivent se conformer à la mise en page classique: nom, prénom, discipline, titre, sous-titre, problématique, court développement, bibliographie sélective. Il doit être précisé dans l’entête s’il s’agit d’une proposition de communication ou de projet artistique. Les communications dureront 20 min. Veuillez faire parvenir vos propositions à l’adresse suivante colloque.mutantes.vampires@gmail.com pour le 7 octobre 2016 au plus tard .Référente principale de l’organisation: Eugénie Péron-Douté.

C. Huot, Le spectre de Thomas Bernhard

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//www.fabula.org/actualites/documents/75300.jpgRéférence bibliographique : Cyril Huot, Le spectre de Thomas Bernhard , Tinbad, collection "roman", 2016. EAN13 : 9782955303542. "Cette nuit le spectre de T.B. est venu me visiter, et il m’a dit, il y a toujours eu un total malentendu entre le monde et l’artiste, quand chaque coup mortel que veut porter l’artiste au monde est un coup mortel que l’artiste se porte à lui-même, chaque fois que l’artiste cherche à blesser à mort le monde, c’est lui-même qu’il blesse à mort, chaque fois qu’il veut planter la lame acérée, vengeresse, de son esprit dans la poitrine du monde, c’est dans sa propre poitrine qu’il la plante, chaque fois que l’artiste veut se venger du monde c’est sur lui-même qu’il se venge, le monde n’a jamais compris que chaque ligne que j’ai écrite contre lui était une ligne écrite contre moi-même, chaque mot écrit pour le tourner en dérision, était un mot écrit pour me tourner moi-même en dérision, chaque mot écrit pour le fustiger et le ridiculiser, était un mot écrit pour me fustiger et me ridiculiser moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris contre le monde, je n’ai jamais entrepris que de me blesser à mort moi-même, dans tout ce que j’ai entrepris pour peindre le monde, je n’ai jamais d’abord peint que moi-même, le monde n’a jamais compris que je n’ai jamais fait que des autoportraits les uns après les autres, chacun de mes livres est un autoportrait, chacune de mes pièces est un autoportrait, dans chacun de mes livres comme dans chacune de mes pièces, je me mets moi-même en jeu, l’artiste ne saurait blesser à mort le monde sans se mettre lui-même en jeu et sans y laisser sa peau, le monde ne comprend pas que l’artiste qui veut sa peau n’a d’autre choix que d’y risquer toujours follement, délibérément, sa propre peau, se blesser soi-même à mort dans ce combat mortel perdu d’avance avec le monde, voilà ce que veut l’artiste, voilà ce que j’ai voulu…" Voici un livre expérimental qui n'est ni un roman, malgré le nom de la collection — faute de mieux —,ni un essai sur Thomas Bernhard, mais une grande rumination autour et après son oeuvre, et aussi une vaste réflexion sur l'impossibilité d'écrire sur un auteur aimé sans disparaître soi-même. Cyril Huot, déjà auteur d’un livre consacré à Katherine Mansfield, Lettre à ce monde qui jamais ne répond , a notamment été acteur et metteur en scène de théâtre, réalisateur et critique de cinéma. *À propos de "Le spectre de Thomas Bernhard" de Cyril Huot par Murielle Compère-Demarcy, La Cause littéraire :http://www.lacauselitteraire.fr/a-propos-de-le-spectre-de-thomas-bernhard-de-cyril-huot

Aristote, l'aventure

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//www.fabula.org/actualites/documents/74879.jpgQuatre ans après le dixième numéro de Fabula-LhT consacré à la poétique aux éditions du Seuil , l'aventure continue sous la livrée de la revue Littérature et à l'initiative de B. Boulay, F. Fleck et F. Pennanech : Aristote, l'aventure par les concepts vient saluer l'édition de La Poétique signée R. Dupont-Roc et J. Lallotpar une série de témoignages et un bouquet d'essais sur les concepts aristotéliciens signés notamment par T. Todorov, Y. Chevrel, C. Noille, D. Guastini, C. Veloso, et M. Rashed.

L'ordinateur de J.-Ph. Toussaint

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//www.fabula.org/actualites/documents/75244.jpegInauguré en novembre 2009, le site web de l'écrivain francophone belge Jean-Philippe Toussaint est une réalisation collective qui présente le vaste corpus de textes (inédits), de photos et de vidéos dont dispose l'auteur. Ainsi les internautes ont-ils un accès libre aux brouillons et aux manuscrits comme s'ils pouvaient se promener librement dans l'ordinateur de Jean-Philippe Toussaint.

Diffamation : art et littérature de l'infamie

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Diffamation : art et littérature de l'infamie 22 et 23 mai 2017 Université du Québec à Montréal Date limite: 15 octobre 2016 Organisateurs: Ania Wroblewski (UQAM) et Vincent Lavoie (UQAM) Colloque international placé sous l’égide du programme de recherche interdisciplinaire RADICAL (Repères pour une articulation des dimensions culturelles, artistiques et littéraires de l'imaginaire contemporain), rattaché à Figura, centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. www.figura.uqam.ca Liée ou pas à l’atteinte à la vie privée, la diffamation constitue, d’après la Loi du 29 Juillet 1881 en France, «toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé.» Selon une décision prise le 1 er août 1994 par la Cour d’appel du Québec, il s’agit de«la communication de propos ou d’écrits qui font perdre l’estime ou la considération de quelqu’un ou qui, encore, suscitent à son égard des sentiments défavorables ou désagréables». Les lois qui règlementent la diffamation aux États Unis sont en conflit avec le Premier amendement de la Constitution du pays, notamment celui qui porte sur la liberté de parole: non seulement le plaignant doit-il démontrer que la déclaration émise à son sujet nuit à son estime, il doit aussi prouver qu’elle est fausse. Depuis l’année 2000, on constate la judiciarisation grandissante de l’art et de la littérature [1] . Assignés de plus en plus souvent en diffamation, les auteurs des œuvres et des ouvrages controversés font face à une «logique de procès [2] » inexorable. Or, dans le cas de la création artistique ou littéraire d’ouvrages issus de l’imagination, l’idée même de la présentation d’un fait, c’est-à-dire d’un événement ou d’un phénomène qui fait partie du domaine du réel, est sujette à débat. Emprunté au latin diffamatio ­– qui signifie «divulguer, répandre» – et dans la famille du verbe transitif diffamer – qui vient du latin diffamare, de fama «renommée» –, le nom féminin diffamation présente d’emblée comme coupable l’auteur d’une œuvre dite diffamatoire, d’une œuvre que l’on croit produite en toute mauvaise foi. Être accusé de diffamation, c’est avoir transgressé la frontière entre la vérité et la fiction en produisant un ouvrage qui touche de trop près à la réalité ou qui reflète avec trop de clarté ou de façon erronée les lieux et les événements de la vie des autres. En art visuels, la question se complique davantage: peut-on porter atteinte à l’honneur d’une personne au moyen d’une peinture, d’une photographie ? C’est ce qu’affirme David Rieff, le fils de Susan Sontag, dans son livre Swimming in a Sea of Death (2008): les photographies de sa mère agonisante et morte exposées dans le cadre de l’exposition «Annie Leibowitz: A Photographer’s Life, 1990-2005» au National Portrait Gallery ne sont, pour lui, que des «images carnavalesques de la mort d’une célébrité [3] ». Personnelles, intimes, compliquées et souvent hautement médiatisées, les œuvres dites diffamatoires n’entrent pas facilement dans le cadre des analyses sociohistoriques de l’art et de la littérature. En portant à la connaissance du lectorat des idées contestées, elles relèvent de l’intrigue, font agir de façon spectaculaire des jeux de pouvoir et nourrissent le désir universel de voir et de savoir ce qui aurait peut-être dû être passé sous silence. Ce faisant, elles semblent appartenir au domaine du divertissement plutôt qu’à celui des idées. Il suffit, pour en être convaincu, de penser à Merci pour ce moment (2014), le récit autobiographique de Valérie Treirweiler publié en fanfare seulement neuf mois après sa séparation d’avec le président français François Hollande ou encore à Beyond Reason (1979), les mémoires controversés de Margaret Trudeau. D’ailleurs, comme l’a écrit Martial Raysse dans un article condamnant Sophie Calle pour avoir élaboré une œuvre inspirée de leur rupture amoureuse, la diffamation peut même présenter un danger redoutable pour le futur de l’art contemporain. Raysse se lamente de la médiatisation de l’art et exprime un mécontentement général provoqué par le fait que les institutions culturelles investissent dans une forme artistique populaire, facile et, à son avis, rentable. «La liberté en soi de l’artiste s’arrête quand commence celle de l’autre. Une chose est de créer, une autre de s’autoriser à diffamer sous le couvert de la création. Quel que soit le niveau des circonstances, et sous quelque prétexte qui soit, il ne faut pas laisser s’installer de telles pratiques [4] » nous prévient-il. Tout de même, c’est précisément à cause du fait qu’elles mettent à l’épreuve les hiérarchies de valeurs des institutions culturelles que les œuvres dites diffamatoires nous défient de les étudier sérieusement. Elles soulèvent aussi la question de l’éthique de la création artistique, font naître des discours sur la liberté d’expression, cernent les limites de la liberté de création au regard de la loi et témoignent de la véritable force de l’art et de la littérature dans le réel. Dans certains cas – dont celui de Trierweiler, l’auteure d’un ouvrage qui est «une riposte personnelle sans précédent dans l’histoire de la V eRépublique [5] » selon Matthieu Écoiffier, journaliste pour Libération – leur valeur historique est incontestable. Sans aucun doute, les œuvres dites diffamatoires posent problème, autant pour les personnes qui s’y reconnaissent contre leur gré que pour les critiques censés évaluer leur mérite artistique ou littéraire et pour les juges dont la tâche est de démêler les intentions des auteurs des effets que ces ouvrages ont apparemment produits sur leurs dites victimes. Comment se situer en tant que chercheurs, critiques et commentateurs face à des œuvres artistiques ou littéraires qui ont valu à leurs auteurs la condamnation juridique ? qui ont ostensiblement été publiées ou exposées pour faire accroître la visibilité d’une personne au détriment de la réputation d’une autre ? dont la qualité artistique ou littéraire est souvent éclipsée par la vérité qu’elles proclament, les secrets qu’elles révèlent et les médisances qu’elles débitent ? Méritent-elles l’inclusion dans les canons artistiques et littéraires ? Si non, pourquoi pas ? Que nous révèle leur statut d’objet d’étude contesté sur les lettres et l’histoire de l’art ? Si oui, partagent-elles des traits stylistiques, des stratégies rhétoriques, des qualités esthétiques ? Pourrions-nous théoriser une esthétique ou une éthique de la diffamation ? Quelle serait sa spécificité ? Qui en seront les artistes phares ? Quels en seraient les précédents historiques ? Axes de réflexions possibles 1. Les nouveaux experts: l’art, la littérature et la loi . Les œuvres dites diffamatoires font entrer le discours juridique dans le domaine des lettres et dans celui des arts visuels. Or, comme l’explique Agnès Tricoire, «un jugement de droit qui interprète une œuvre se trompe par définition, puisqu’il rend un ce qui devrait rester multiple. Il transforme un jugement de goût, qui devrait se proposer à l’universel, en jugement qui impose» [6] . Comment gérer cette intrusion, une intrusion qui semble faire prévaloir les considérations juridiques sur l’autonomie de l’art ? Quelle place peut-on faire en tant que chercheurs, critiques et commentateurs aux nouveaux experts sur ce qui est considéré comme permissible en littérature et dans les arts, à savoir les juristes et les juges ? Comment assurer aux écrivains et aux artistes la liberté de créer tout en protégeant les droits des autres ? Le fait d’avoir vécu une chose, donne-t-il «le droit imprescriptible de l’écrire [7] » comme le soutient Annie Ernaux dans L’événement (2000) ? Comment rendre compte de l’autocensure ? Faut-il attendre qu’un verdict soit prononcé pour parler de diffamation ? 2. La diffamationet les hiérarchies de pouvoir . Les cas de diffamation exposent les hiérarchies et les structures sociales qui organisent la société dans laquelle ils sont étudiés, débattus et tranchés. Celui de Marcela Iacub révèle le sexisme inhérent à la loi : l’écrivaine a été forcée par ordonnance juridique d’insérer un encart proclamant l’atteinte à la vie privée de Dominique Strauss-Kahn dans Belle et Bête (2013) alors qu’elle ne l’y nomme nulle part. Les hauts fonctionnaires puissants, toutefois, ne sont pas les seules victimes de diffamation en littérature et en art. La diffamation peut également être dirigée – et elle l’est souvent – contre ceux pour qui le droit de réponse n’est pas garanti. Le cas récent d’Édouard Louis est caractéristique de la façon dont s’articulent les rapports de sexe, d’ethnicité, de classe sociale et d’orientation sexuelle en France : l’écrivain a été accusé d’atteinte à la présomption d’innocence et à la vie privée par «Reda», le Kabyle qu’il décrit comme son violeur dans Histoire de la violence (2016). L’histoire racontée dans le texte est conforme à la déposition faite par Louis à la police suite au drame survenu en 2012,mais ledit Reda n’a été arrêté qu’après la parution de l’œuvre – à savoir, quatre ans plus tard –, la reconnaissance de la violence commise à l’endroit de Louis étant selon toute apparence conditionnelle à son dévoilement public par l’écrivain.Comment rester sensible aux hiérarchies de pouvoir qui se jouent très clairement ainsi ? 3. La diffamation, la critique et la célébrité. Par l’échange du bien que Nathalie Heinich nomme le «capital de visibilité», la figure du créateur est devenue plus médiatisée, plus publique et plus influente que jamais. Les cas de diffamation ne font qu’accroître la visibilité de l’artiste ou de l’écrivain accusé. Qu’en est-il du critique qui décide de se mêler aux affaires portées en justice en donnant son avis de spécialiste à leur sujet ? Profite-t-il de la notoriété de l’écrivain ou de l’artiste étudié ou sort-il décrédibilisé en tant que chercheur pour avoir traité d’un sujet pensé trop intime, trop courant, trop populaire ? Suffit-il d’adopter une sorte d’éthique neutre de chercheur pour éviter d’être stigmatisé par les intrigues qu’on choisit d’analyser ? Que dire du critique, du chercheur ou du commentateur diffamateur ? Avec la participation d’Elisabeth Ladenson, professeure de littérature française et comparée (Columbia University), auteure de Dirt for Art’s Sake: Books on Trial from Madame Bovary to Lolita (2007) et d’Agnès Tricoire, avocate à la cour de Paris, spécialiste en propriété intellectuelle, auteure du Petit traité de la liberté de création (2011). Les propositions de communication (300-500 mots), accompagnées d’un bref C.V. précisant l’affiliation institutionnelle du chercheur, devront être adressées aux organisateurs avant le 15 octobre 2016 aux coordonnées suivantes : diffamation.artlit@gmail.com Comité scientifique Ania Wroblewski, Département d’histoire de l’art, UQAM Vincent Lavoie, Département d’histoire de l’art, UQAM Mathilde Barraband, Département de lettres et communication sociale, UQTR Samuel Archibald, Département d'études littéraires, UQAM Alain Farah, Département de langue et de littérature française, Université McGill [1] Agnès Tricoire, Petit traité de la liberté de création , Paris, Éditions La Découverte, 2011, p. 8. [2] Karin Schwerdtner, « Au (beau) risque du “retour”. Entretien avec Camille Laurens », Essays in French Literature and Culture , 51 (novembre 2014), p. 135. [3] David Rieff, Swimming in a Sea of Death: A Son’s Memoir , New York, Simon & Schuster, 2008, p. 150. Nous traduisons « carnival images of celebrity death ». [4] Martial Raysse, « Secret de Polichinelle », Le Monde , (18 décembre 2003), p. 16. [5] Matthieu Écoiffier, «Valérie Trierwieler sans merci», Libération , (3 septembre 2014), www.liberation.fr >. [6] Agnès Tricoire, «Les dangers du relativisme pour la liberté de l’art», Sur l’interdit , sous la direction de Pierre-Yves Soucy, Bruxelles, Lettre volée, coll. «Étrangère», 2009, p. 142-143. [7] Annie Ernaux, L’événement , Paris, Éditions Gallimard, 2000, p. 58.

Romans de l’abandon, pour un monde moderne abandonné

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Pour Philippe Richard, la spécificité de Bernanos est qu’il s’inscrit dans un paradigme mystique explicitement carmélitain, qui substitue à la logique d’expiation — propre à Barbey d’Aurevilly ou à Huysmans — une logique d’abandon. Le cumul des significations de l’abandon, selon qu’on l’emploie sous la forme pronominale (s’abandonner à), active (abandonner) ou passive (être abandonné de) dessine un itinéraire spirituel. À partir de l’expérience du Mal, résultat de l’abandon de Dieu, l’homme peut se révolter ; mais il peut aussi choisir de consentir au dépouillement plutôt que de lutter contre, d’accompagner le dénuement qui s’opère en lui, de s’abandonner enfin, en toute confiance, à Dieu. C’est alors que l’apparente déréliction devient l’instrument paradoxal de la grâce. Car, comme l’écrit Jean de la Croix dans la Montée du Carmel : « Quand il l’homme spirituel arrivera à ce degré où il sera réduit à rien, et dans la suprême humiliation, son âme achèvera alors son union spirituelle avec Dieu1 ».Or, parce que l’abandon carmélitain est fondamentalement un processus dynamique, inscrit dans le temps – du dépouillement subi au dépouillement consenti, et à l’union en Dieu – il trouve dans le récit son expression adéquate, et se révèle, a priori, ultra-romanesque. C’est ainsi que les romans de Bernanos, en transposant et en figurant dans l’espace de narration l’abandon carmélitain, font de celui-ci non seulement une thématique, mais une poétique puissamment structurante, une matrice dramatique à part entière, jouant à tous les niveaux de la création romanesque : justifiant les situations romanesques et la construction des personnages, fournissant à la dispositio ses motifs, sa symbolique et ses structures, et informant enfin la matière même de l’écriture.Alors, tout en puisant à des sources carmélitaines et bibliques, et tout en transposant les états de la mystique classique dans le roman contemporain, l’œuvre romanesque de Bernanos est pourtant – ou plutôt, par là même – éminemment moderne, et ce à plusieurs titres. Tout d’abord parce qu’elle rejoint ainsi et éclaire des problématiques et des débats – esthétiques et philosophiques – contemporains. À partir du cadre de pensée que lui fournit la mystique carmélitaine, Bernanos participe à l’exploration, par la littérature de son époque et depuis le « décadentisme » fin de siècle, des notions de néant, de vide, de rien – et du rapport de ces notions entre elles. Mais la référence carmélitaine lui permet justemen

Conter Paris en 1830

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Les spécialistes de l’époque romantique connaissent le Livre des Cent-et-Un, véritable monument livresque dont l’ampleur semble rebuter la critique. L’édition de Marie Parmentier vient combler une lacune éditoriale en proposant soixante-deux textes intégraux (sur deux cent quarante-six), accompagnés d’un riche appareil scientifique. Cet ouvrage s’inscrit dans un mouvement de redécouverte et de réévaluation de la production fictionnelle courte de 1830, lancé notamment par Patrick Berthier et Marie-Ève Thérenty dans leurs études consacrées aux liens entre presse et littérature1. Dans sa « Présentation générale », M. Parmentier propose une lecture plurielle du recueil, qui rend compte de la complexité éditoriale, générique et référentielle des Cent-et-Un.Le contexte littéraire des Cent-et-UnLes premières pages de cette « Présentation » rappellent le difficile contexte éditorial de 1830. Grand éditeur romantique de la seconde moitié de la Restauration, figure du monde littéraire parisien, Ladvocat subit de plein fouet la crise économique qui touche la librairie2. À la suite d’Anthony Glinoer, M. Parmentier affirme que cette entreprise participe à l’autonomisation naissante du champ culturel, fondée sur un « engagement » mutuel : les hommes de lettres s’engagent à donner deux textes à Ladvocat, qui lui-même s’engage à rétribuer les écrivains grâce aux revenus issus de la vente. Néanmoins, M. Parmentier met en avant une pratique éditoriale courante que l’on peut considérer comme une supercherie : le tome XV contient un fac-similé de l’engagement daté de 1831 ; or, ce fac-similé semble contenir des signatures faites a posteriori, remettant en cause la vision d’une « conjuration des galeries du Palais-Royal » (p. 15). Au-delà des aspects symbolique et commercial, sur lesquels insiste M. Parmentier, on aurait pu développer ici la vision mythique de l’unité du Parnasse romantique que tente de produire ce pseudo-fac-similé, vision ironiquement balayée par l’expression « conjuration du Palais-Royal ». Cette idée est d’autant plus importante que M. Parmentier fournit une brève étude sociologique des « Cent-et-Un » qui montre l’importance des réseaux et autres coteries littéraires. Elle fait apparaître les différents groupes qui participent à l’entreprise : les académiciens, les membres de l’Arsenal, ceux du Journal des Débats, du Figaro ou bien encore de L’Artiste. On relèvera néanmoins, à propos de Pétrus Borel, une approximation dans le lien établi entre Hugo et le P

Une prodigieuse torsion

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Dès l’été 1967, nombre de militants de l’Union des jeunesses marxistes-léninistes, l’UJC(ml), organisation maoïste, suivent les directives de leurs dirigeants fraîchement revenus de Chine, et vont s’établiren usine à la fois pour se fondre dans les masses et pour noyauter les organisations syndicales. Ces jeunes personnes quittent leurs fonctions intellectuelles pour répondre à l’appel des masses ouvrières. Il est peut-être bon de se souvenir que Jean-Paul Sartre fut bienveillant à l’égard des maos, signant la préface des Maos en France de Michèle Manceaux en 1972, mais surtout, soutenant La Cause du peuple,l’organe de presse de la Gauche Prolétarienne (GP). Cette bienveillance se manifeste par une toute relative proximité, bien résumée par l’historien britannique Ian H. Birchall :Sartre ne montra jamais un réel intérêt pour la structure économique et sociale de la Chine communiste et il avait peu de contacts avec les « marxistes-léninistes » prochinois qui insistaient sur leur attachement à l’orthodoxie de Pékin. Il ne semble pas avoir été tellement affecté par la période de désillusion qui touche de nombreux maoïstes après la mort de Mao1.Bienveillance, donc, qui trouve des ramifications dans le numéro spécial que publie Les Temps modernes à l’occasion de la mort de Pierre Overney en 1972, jeune militant mao tué par un vigile de l’usine Renault. Juliette Simont ouvre ce dossier coordonné par Jean-Pierre Martin en rappelant les rapports historiques entre les Temps Modernes,revue dont elle est adjointe à la rédaction, et les maoïstes. J. Simont ne se contente pas faire resurgir le passé de la revue ; elle tente d’éclairer la compréhension des mouvements actuels de gauche européens (Podemos, Syriza) par la connaissance des expériences politiques des années 68. L’établissement en usine des jeunes maos ne serait pas totalement étranger à notre époque. « Revenir sur cette séquence du siècle passé n’est donc pas vain » (p. 3), écrit J. Simont. Jean-Pierre Martin donne le ton au dossier dans un avant-propos intitulé « L’épreuve du réel ». Si J.‑P. Martin est d’abord connu comme universitaire (ENS-Lyon) et comme biographe de Michaux, il a également été établi dans sa jeunesse, expérience dont il rend compte dans Le Laminoir2. Le numéro qu’il dirige vient combler une lacune historiographique : peu de publications tentent de tirer toutes les conséquences historiques et théoriques de l’établissement. La première partie (« Histoire et représentations de l’établisseme

Une révolution permanente

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Auteur de douze tragédies et d’autant de comédies, Louis-Népomucène Lemercier (1771-1840) méritait bien que l’on consacre une monographie à sa production théâtrale car, comme le rappelle Vincenzo De Santis, c’est un auteur omniprésent « dans les journaux, dans les mémoires, dans les « souvenirs » de ses contemporains : tout en faisant l’objet des critiques les plus sévères, son œuvre est effectivement lue et connue par une génération entière d’auteurs » (p. 360). Très peu d’études lui étaient pourtant consacrées ; un inventaire de ses œuvres — pas toujours imprimées, parfois perdues — était même nécessaire.V. De Santis s’est attelé à cette tâche dans le cadre d’une thèse de doctorat, menée à la Sorbonne en cotutelle, sous la direction de Pierre Frantz et de Maria Giulia Longhi, et soutenue en 2013.Son propos s’organise en trois parties, dont la logique gagnerait à être clairement exposée en introduction. C’est d’abord la première carrière tragique de Lemercier qui est examinée, depuis Méléagre, que le filleul de la princesse de Lamballe parvient à donner à 16 ans, en 1788. Suit le grand succès d’Agamemnon (1797), réédité en annexe, occasion d’un panorama de la tragédie et de la politique sous le Consulat et l’Empire. Pinto (1800), également édité en annexe, justifie un second développement d’envergure sur la comédie de l’époque. La fin de carrière de l’écrivain, devenu académicien, fait l’objet d’une partie spécifique, examinant son positionnement face au romantisme au moment de son retour à la comédie et à la tragédie. Au-delà des deux œuvres dont V. De Santis donne une édition critique, le volume tente donc de présenter la production théâtrale de Lemercier dans son ensemble, telle que la ponctuent d’autres publications, notamment poétiques, ainsi que les épisodes d’un Cours de littérature. L’œuvre dramatique est en outre confrontée aux modèles théoriques et aux productions de l’époque (de Chénier, Schiller, Mercier, Goldoni, Soumet …) mais aussi appréhendée dans sa réception par la critique ou les parodies. Les mises en scène, en particulier les apports de Talma ou de Boccage, sont également prises en compte pour mieux cerner, au delà du cas de Lemercier, un « moment de transition » (p. 10) à appréhender en termes de « continuité » et de « métissage » (p. 14).Il n’est malheureusement pas toujours aisé de suivre le fil de ce parcours ambitieux, qui gagnerait sans doute à s’organiser en sous-parties plus nombreuses et clairement architecturées, et dont cer

Les de David Aubert réhabilitées

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La littérature et la langue de la fin du Moyen Âge ont longtemps été considérées « comme des excroissances de l’ancien français »1, et les Croniques et Conquestes de Charlemaine de David Aubert ne font pas exception. En effet, comme l’indique Valérie Guyen‑Croquez, agrégée de Lettres et docteur en littérature française du Moyen Âge, « Georges Doutrepont considérait ainsi que l’un des grands mérites des Croniques et Conquestes de Charlemaine était de conserver le souvenir de textes sources, aujourd’hui disparus » (p. 11), et Yvon Lacaze a qualifié ce texte de « véritable salmigondis de textes extraits des nombreuses épopées de la geste carolingienne » (p. 119). Issue de la thèse de doctorat de V. Guyen‑Croquez, Tradition et originalité dans les Croniques et Conquestes de Charlemaine de David Aubert participe à une véritable réhabilitation de la prose, souvent discréditée, voire méprisée, de David Aubert. En effet, comme l’indique V. Guyen‑Croquez :L’ambiguïté en matière de genre [des Croniques et Conquestes de Charlemaine] les a desservies. N’étant ni tout à fait [chronique] ni tout à fait [épopée], elles n’ont pas retenu l’attention des historiens car elles s’appuyaient sur des sources épiques, des fictions, et n’ont pas non plus suscité d’intérêt profond chez les spécialistes de la littérature médiévale dans la mesure où elles ont été considérées comme une compilation et non une œuvre originale. (p. 404)Après une présentation générale du prosateur et de la cour de Bourgogne, V. Guyen‑Croquez fait une analyse globale très fine de cette œuvre hybride. Par souci de lisibilité, elle propose un résumé du texte par séquences qui ne correspondent que partiellement à celui de l’auteur médiéval. La segmentation originale a toutefois été mise en parallèle avec celle de V. Guyen‑Croquez, ce qui facilite les allers‑retours entre cet ouvrage et l’édition des Croniques et Conquestes de Charlemaine proposée par Robert Guiette2. L’ouvrage de V. Guyen‑Croquez invite à (re)lire les Croniques et Conquestes de Charlemaine autrement, avec une attention accrue non seulement pour le sujet de David Aubert, Charlemagne, mais aussi pour le travail du prosateur, dont « l’esprit critique reste en éveil » (p. 77) et qui « affirme sa liberté en jouant avec les attentes du lecteur » (p. 115). À travers des substantifs appréciatifs, comme « saveur » (p. 188) ou encore « charme » (p. 188), on ne peut manquer de remarquer l’admiration de notre auteur pour le travail de David Aubert qui « 

XXe Colloque des Invalides (Paris) : Comme il vous plaira

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On commémorera cette année le 400 ème anniversaire de la mort de Shakespeare. Les Colloques des Invalides , toujours bien vivants, auront quant à eux vingt ans accomplis. Bel âge qu’il convient de célébrer et juste moment, peut-être, pour décider de quitter la scène après un dernier tour de piste. Le premier colloque avait donné carte blanche à tous ceux qui souhaitaient explorer Les À-côtés d’un siècle – ce dix-neuvième siècle dont Histoires Littéraires , fondée dans la foulée avec notre ami disparu Jean-Jacques Lefrère, poursuit l’exploration avec prédilection. Avant de tirer le rideau sur cette pièce aux vingt actes divers, offrons-nous donc un dernier feu d’artifice, un dernier bouquet de morceaux d’éloquence. Livrés dans les cinq minutes réglementaires, ils seront composés pour une postérité dont nous espérons qu’elle saura encore allier l’érudition et l’humour. De qui, de quoi avez-vous toujours voulu parler? Quel inédit, quel inconnu voulez-vous vanter ? Quelle fantaisie voulez-vous livrer, quelle indignation proclamer? Le programme sera ce que vous le ferez – comme il vous plaira, pour que ces vingt ans tirent leur révérence avec toute l’élégance de leur âge. Michel Pierssens et Jean-Paul Goujon

E. Schiele, Je peins la lumière qui vient de tous les corps. Lettres et poèmes, avec cinq esquisses en noir et blanc

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//www.fabula.org/actualites/documents/75310.gifJe peins la lumière qui vient de tous les corps - Lettres et poèmes, avec cinq esquisses en noir et blanc Egon Schiele Henri Christophe (Traducteur) Avec cinq esquisses en noir et blanc Date de parution : 23/08/2016 Editeur : Agone Collection : Cent mille signes ISBN : 978-2-7489-0252-5 EAN : 9782748902525 Format : Poche Présentation : Relié Nb. de pages : 96 p. Enfant éternel que je suis. J’ai toujours suivi la voie des gens ardents sans vouloir être en eux, je disais – je parlais et ne parlais pas, j’écoutais et voulais les entendre fort plus fort encore et regarder en eux. Je me sacrifiais pour d’autres, ceux qui me faisaient pitié, ceux qui étaient loin ou bien ne me voyaient pas moi qui voyais. Bientôt quelques-uns ont reconnu le visage de celui qui voit au-dedans et alors ils n’ont plus posé de questions. Ce choix de textes pour l’essentiel inédits en français révèle la trajectoire d’un peintre aussi radical qu’impétueux, qui n’eut de cesse de s’élever contre l’académisme et l’esprit petit-bourgeois. Au travers de vingt-sept poèmes et vingt-et-une lettres adressées à ses proches, Schiele défend une vision de l’art offensive et révoltée. Peintre, poète et dessinateur, Egon Schiele (1890-1918) a fondé le mouvement Neukunstgruppe et participé à la Sécession viennoise après des études à l’académie des Beaux-Arts. Emprisonné en 1912 durant plusieurs semaines à cause de ses dessins jugés pornographiques, il est mobilisé en 1915 et meurt en 1918 de la grippe espagnole.

Topiques , n° 2 : "Réfléchir le topos narratif"

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TOPIQUES, ÉTUDES SATORIENNES, VOL. 2 (2016) "RÉFLÉCHIR LE TOPOS NARRATIF" Lire en ligne… Table des matières Madeleine Jeay Introduction Jean-Pierre Dubost Les unités topiques et leur interprétation François Rastier Parcours narratologiques Gerald Prince À la recherche d'unités discrètes de narration. Le motif chez les folkloristes et ethnologues à la suite d’Antti Aarne et Stith Thompson Madeleine Jeay Le topos du non-topos ou la dérobade de l'auteur Yves Delègue Topos, répétition et différence Jean-Pierre Dubost Comment repérer et définir le topos ? Michèle Weil La rencontre avec les personnages de roman : des Éthiopiques au Roman comique Françoise Letoublon Procédures d'initialité dans la littérature du Graal. Francis Dubost Rabelais au risque de la topique Dominique Garand Existe-t-il une définition topique de la rencontre comique ? (Sur quelques romans comiques européens des XVIe et XVIIIe siècles) Yen-Mai Tran-Gervat La violence du texte romanesque Henri Coulet
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