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Les vers latins en France au XIXe siècle (Romain Jalabert)

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Romain Jalabert soutiendra sa thèse de doctorat : Les vers latins en France au XIXe siècle qui se déroulera dans l'amphithéâtre Guizot à l’université Paris-Sorbonne, le jeudi 3 septembre, à partir de 14h. Le jury sera composé de : Mme Perrine Galand, Directeur d’études à l’EPHE M. André Guyaux, Professeur à l’université Paris-Sorbonne (directeur de thèse) M. Jean-Nicolas Illouz, Professeur à l’université Paris VIII M. Bertrand Marchal, Professeur à l’université Paris-Sorbonne M. Dirk Sacré, Professeur à l’Université Catholique de Leuven Position de thèse : La recherche que nous avons menée sur les vers latins composés et publiés en France au xix e siècle porte sur plus de trois mille huit cent cinquante références, partagées entre mille cent seize anonymes et mille deux cent soixante-neuf auteurs. Elle intègre et complète les références contenues dans la «Bibliographie intermédiaire des poètes et versificateurs latins en France au xix e siècle», que nous avons publiée avec Dirk Sacré, en2010 [1] . Des investigations systématiques ont été conduites dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, en particulier parmi les ouvrages conservés sous la cote YC «poésie latine» de la cotation Clément, aux Archives nationales et dans les catalogues de bibliothèques de province. Les périodiques ont fait l’objet de relevés à partir des tables méthodiques, lorsqu’elles étaient disponibles, ou au moyen de dépouillements. Les revues spécialisées dans l’enseignement secondaire au xix e siècle ont été identifiées à partir de la banque de données PÉNÉLOPÉE sur la presse d’éducation, de l’IFÉ, qui reprend le travail de Pierre Caspard sur La Presse d’éducation et d’enseignement xviii e-1940 [2] . Les publications des sociétés savantes l’ont été à partir de l’index des sociétés savantes établi par Jean-Pierre Chaline [3] .Notre travail se situe dans le contexte d’un regain d’intérêt pour l’histoire du latin, illustré par les ouvrages de FrançoiseWaquet, Le Latin ou l’empire d’un signe , et de Wilfried Stroh, LeLatin est mort, vive le latin ! [4] , et répond à une remarque de JozefIJsewijnregrettant l’absence d’étude d’ensemble sur la poésie néo-latine du xix esiècle en France: «In the 19 th century Latin poetry seems to disappear rapidly in France. That does not mean that no more Latin versifiers were at work.[…] It is difficult to say much of these amusements of belated humanists, since virtually nothing has been written on them [5] .» Il complète l’important article de DirkSacrésur «la poésie néo-latine en France au xix e siècle [6] », les études de corpus de Dietrich Briesmeister, de Raúl Manchón Gómez, d’Hermann Krüssel, de Gérard Oberléou de LázlóSzörényi, les articles de Michel Murat, de Marie-France de Palacio, de Dirk Sacré, de Corinne Saminadayar-Perrinou d’Alfonso Traina, et les éditions de poètes du xix e siècle composant en latin établies par André Guyaux, Giampietro Marconiou George Hugo Tucker. Il prolonge les réflexions sur l’importance de la culture latine dans la littérature française du xix esiècle qui furent le sujet du colloque La Réception du latin du xix esiècle à nos jours , en septembre1994, et d’une série d’études sur l’influence des classiques latins sur Lamartine, Hugo, Musset, Sainte-Beuve, Baudelaire ou Rimbaud. Il contribue à l’étude du champ littéraire, réglé, selon Bertrand Marchal, «par la force des institutions et des traditions [7] ». Il propose des analyses dans les domaines de l’histoire des pratiques poétiques, de l’histoire des institutions littéraires, de l’histoire de l’enseignement, de l’histoire du livre, de l’histoire de la pensée critique, de l’histoire des mentalités et de la vie intellectuelle et littéraire. La poésie néo-latine en France au xix e siècle a connu une vitalité comparable à celle qu’elle a connue dans les autres pays d’Europe. L’impression d’une pratique réduite à quelques humanistes tardifs («belated humanists [8] ») peut être rapportée au sentiment que les poètes néo-latins eurent de leur propre pratique, aux témoignages acerbes de JulesVallès, dans L’Enfant et Le Bachelier , ou à la fortune de « Franciscae meae laudes » de Baudelaire et du latin décadent dans la littérature française. Elle correspond au climat d’instabilité des programmes scolaires, à la querelle du latin et à l’abandon progressif de la pédagogie formaliste. Elle s’explique par la discrétion des Français dans les concours internationaux de poésie néo-latine comme le Certamen Hoeufftianum (1845-1978) ou le Concours pour un poème latin sur le pontificat de S. S. LéonXIII (1883), à l’exception de l’abbé Pigot, de François-Xavier Reuss et d’Adhémard’Alès; elle s’explique aussi par l’absence de poète néo-latin de la renommée de Giovanni Pascoli (1855-1912) et de LéonXIII (1810-1903). Elle naît du manque de formes institutionnelles de valorisation des vers latins, après leur suppression du concours général, et du renoncement plus général des institutions culturelles françaises aux concours de poésie à sujet officiel, au profit du parrainage de recueils déjà parus [9] .L’importance des compositions d’élèves dans l’ensemble de la bibliographie rappelle que les vers latins furent un exercice scolaire, pour «deux à trois pourcents de la classe d’âge masculine [10] ». De l’Empire à Jules Ferry, et jusqu’au début du xx e siècle pour les petits séminaires, les vers latins ont symbolisé, avec le discours latin, l’enseignement humaniste restauré, centré sur le latin et sur la connaissance de soi. Ils furent au programme des principales procédures d’évaluation et de sélection de l’Université, en Lettres, à l’exception du baccalauréat. Les matières de vers reflétaient les enjeux politiques de la discipline dans les collèges publics, invitant à réconcilier les héritages de l’Ancien Régime, de la Révolution et de l’Empire, ou traduisaient le recentrement du modèle latin autour de la Rome antique, dans les années 1860. Elles étaient volontiers narratives ou descriptives, mais pouvaient intégrer une part de critique littéraire. Les collégiens suivaient, chaque semaine, deux classes de vers latins, et leur consacraient quatre heures d’étude. Ilscomposaient, en outre, pour les fêtes de souveraineté et pour les fêtes scolaires, pour le banquet de la Saint-Charlemagne, par exemple. Des vers latins de collégiens étaient publiés dans des périodiques, dans des manuels ou en brochures. Ils purent favoriser une carrière dans l’enseignement, dans l’administration ou dans les lettres, ou accompagner une entrée dans le monde. Les normaliens de la génération de Taine, EdmondAbout notamment, ou ceux qui entrèrent à l’Académie française, à partir de 1890 et jusque dans les années 1920, comme Paul Bourget ou Abel Hermant, composèrent des vers latins, parfois avec succès. Si le renforcement du caractère normatif des examens et des concours, à mesure que se précisaient les règlements des épreuves écrites, a pu contribuer à l’essoufflement de l’exercice, son absence au baccalauréat put lui garantir, au collège, un rôle récréatif, son caractère élitiste faisant écho aux théories de l’inspiration et de l’élection du poète. Les vers latins mobilisaient l’imagination des élèves, leur mémoire des textes mais également leur expérience et leurs émotions. Ils requéraient une maîtrise du rythme et des figures de rhétorique, une capacité à traiter les lieux communs et des talents d’amplification. Ils initiaient au goût et à l’élégance, qualités qui, dans la pensée classique, s’assimilaient à une idée de la poésie mêlant un savoir-faire à une sensibilité et à la morale, et échappant aux manuels scolaires. Ils nourrissaient, chez certains élèves, un imaginaire de la création associant l’effort et le feu de l’inspiration. L’évaluation par les professeurs ne se limitait pas à la correction des fautes de métrique. Elle ancrait les vers latin dans les belles-lettres, Horace incarnant, davantage que Virgile, une autorité poétique qui convenait à la fois aux collégiens et à leurs professeurs. En dehors des compositions de collégiens, les auteurs de poèmes néo-latins étaient majoritairement des professeurs et relevaient d’une pratique académique de la poésie. Lenombre des compliments lyriques ne se limite pas aux références de notre bibliographie. Ils se sont abondamment développés dans le milieu ecclésiastique. Cependant, des fonctionnaires, des militaires, des hommes de lettres, des médecins, des hommes politiques, des avocats et des imprimeurs purent également composer des vers latins, en particulier dans le premier tiers du xix e siècle. S’ils faisaient écho au goût de l’époque pour les poètes latins mineurs et s’ils prolongeaient une tradition humaniste, leurs vers relevaient des belles-lettres, comme le laissent penser les nombreuses traductions de poètes français classiques et contemporains. Ils témoignent de l’essoufflement de l’épopée et de la fin de l’âge d’or de la fable. Ils soulignent l’importance d’ Athalie et de Phèdre dans la culture littéraire, et rappellent la fortune des genres didactiques et descriptifs, le grand nombre d’épigrammes, d’inscriptions, d’épitaphes, d’énigmes, de charades ou de logogriphes serattachant à une conception récréative de la poésie, héritière de la tradition jésuite et de Voltaire. La vogue de l’ode civique, dans le premier tiers du xix e siècle, fut également néo-latine. Elle représente, dans notre bibliographie, environ deux cent quatre-vingts poèmes, publiés majoritairement avant 1830, même si le Second Empire fut lui aussi célébré en latin. L’engouement poétique pour Napoléon peut être relié à un renouvellement de la classe politique. Les odes de la Restauration font écho au goût de Louis XVIII pour le latin et à sa politique scolaire. La majorité des poèmes étaient l’expression d’une adhésion spontanée, où l’émotion donnait l’impulsion de l’écriture, et où la surenchère accentuait l’euphorie de l’éloge, soulignant son caractère rituel et sa visée fédératrice. Les poètes n’avaient pas de lien avec le mécénat, même si certains d’entre eux, comme Paul-HenriMarron, Louis-François Cauchy, Paul-Gabriel Le Preux ou Simon-Abel Lonqueüe, se rapprochaient d’une pratique professionnelle de l’éloge. Le lyrisme intime néo-latin se rattachait à une circonstance qui justifiait l’expression d’une émotion, dans la tradition du « calor subitus » et de la « mimèsis des sentiments». Il s’opposait au romantisme français, dont la mélancolie était jugée factice. La réflexion sur le lyrisme éthique est contemporaine d’une recherche de synthèse entre l’esthétique classique et la philosophie sensualiste. Leromantisme néo-latin, d’inspiration spiritualiste, a pu prendre la forme de traductions d’œuvres d’inspiration religieuse et métaphysique, de Lamartine notamment. Le recueil Vidui desideria, consolatorius liber. Mon veuvage, regrets et consolations , d’EugèneCauchy, où apparaît une tendance à fondre le deuil dans un mal existentiel, constitue un cas remarquable de romantisme néo-latin. À la fin des années 1860, parallèlement à Jamque novus… , inspiré de L’Ange et l’enfant de Jean Reboul, et aux Étrennes des orphelins , Rimbaud composait des vers romantiques en latin et en français, qui intégraient également l’héritage sensualiste [11] :Tacito spectacula visu Attonitus contemplabar : pectusque calentis Insinuabat amor ruris [12] .Je ne parlerai pas, je ne penserai rien : Mais l’amour infini me montera dans l’âme [13] .Enfin, les vers latins pouvaient être au service d’un usage social et politique de la poésie, identifiable à un échange de dons et de contre-dons. Ils favorisaient la communication d’un proviseur avec son ministre de tutelle. Ils accompagnaient des demandes de promotion, d’indemnité ou d’encouragements littéraires, comme dans le cas de Simon-Abel Lonqueüe, autoproclamé «poète lyrique latin de la Restauration». Lapratique poétique était en général sous-évaluée, identifiée à l’exercice scolaire et qualifiée d’anachronique, dans les notices biographiques et dans la presse. La revue latine Hermes romanus témoigne cependant de l’unanimité des courants politiques de la Restauration sur les questions d’éducation. Le mot d’ordre de Louis XVIII («Il n’y a que ceux qui savent bien le latin qui sachent le français») fut mis en vers latins et repris par les défenseurs des humanités, durant tout le siècle. L’ Hermes romanus eut également une diffusion européenne et put être conçu comme un signe de la bonne volonté de la France, après l’épisode des Cent-jours, son éditeur, Joseph-Nicolas Barbier-Vémars, recevant le titre de «premier humaniste de l’Europe». L’arrêt de la publication de la revue fut ressenti, à l’époque, comme la fin d’une période faste, allant de 1750 à 1830, qui correspondait à un âge d’or des humanités, symbolisé par l’institution Sainte-Barbe et le concours général, et à une génération d’élèves et de professeurs arrivés aux responsabilités à la fin du xviii esiècle et revenus au pouvoir au retour des Bourbon. La poésie de cette période eut une inspiration commune, en latin ou en français. [1] . Romain Jalabert, Dirk Sacré, «Bibliographie intermédiaire des poètes et versificateurs latins en France au xix esiècle», Humanistica Lovaniensia , n° LIX, 2010, p. 223-304. [2] . La Presse d’éducation et d’enseignement XVIIIe-1940 , dir. Pierre Caspard, Paris, INRP-CNRS, 1981-1991. [3] . Jean-Pierre Chaline, Sociabilité et érudition. Les sociétés savantes en France, xix e-xx e siècle , Éditions du CTHS, 1995, p.455-464. [4] . Françoise Waquet, Le Latin ou l’empire d’un signe. xvi e-xx e siècle , Paris, Albin Michel, 1998; WilfriedStroh, Le Latin est mort, vive le latin ! Petite histoire d'une grande langue , Paris, Les Belles lettres, 2008. [5] . Jozef IJsewijn, Companion to Neo-Latin Studies , I : « History and Diffusion of Neo-Latin Literature », Supplementa Humanistica Lovaniensia , n o V, 2 eéd., Leuven University Press, 1990, p. 138. [6] . DirkSacré, «La poésie néo-latine en France au xix e siècle», dans La Réception du latin du xix e siècle à nos jours. Actes du colloque d’Angers des 23 et 24 septembre 1994 , éd. Georges Cesbron et Laurence Richer, Angers, Presses de l’Université d’Angers, 1996, p. 67-77. [7] . BertrandMarchal, «La poésie», dans La Littérature française: dynamique et histoire , dir. Jean-YvesTadié, Gallimard, coll. «Folio Essais», t. II p. 374. [8] . Jozef IJsewijn, Companion to Neo-Latin Studies , op. cit. , p. 138. [9] . Voir Lise Sabourin, « Poètes et poésie à l’Académie française au xix e siècle (1803-1914) », Francofonia , n°67, automne 2014, p. 139-156. [10] . Pierre Albertini, L’École en France, xix e-xx e siècle, de la maternelle à l’université , Paris, Hachette, 1992, p.12. [11] . Sur l’héritage de la grammaire sensualiste chez Rimbaud, voir l’article d’Olivier Bivort, «La “grammaire” de Rimbaud»,dans Vies et poétiques de Rimbaud, Charleville-Mézières , dir. Steve Murphy, Gérard Martin et AlainTourneux, Parade Sauvage , Colloque n° 5, 2005, p.17-37. [12] . Rimbaud, « Ver erat… », dans Œuvres complètes , édition établie par André Guyauxavec la collaboration d’AuréliaCervoni, Paris, Gallimard, coll. «Bibliothèque de la Pléiade», p. 9. «Stupéfié, je contemplais ces spectacles avec recueillement. Et l’amour de la chaude campagne pénétrait mon âme.» (Traduction de Marie-France de Palacio, ibid .) [13] . Rimbaud, Sensation , ibid. , p. 16.

Encore Robinson

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A l’occasion de leurs vingt ans, les Cahiers Robinson rendent hommage à celui qui leur a prêté son nom. Robinson, qu’on l’envisage sous l’angle du mythe ou de son histoire «véridique», continue de hanter la conscience occidentale tout en colonisant le reste du monde. Ce numéro voudrait donc développer cette actualité, si possible dans une perspective internationale qui rende compte de cette expansion. Priorité sera donnée aux propositions explorant de manière synthétique la dynamique d’une figure offerte au détournement et à la réinterprétation, que ce soit sous l’angle de la fiction, de la critique ou de la philosophie. On attachera également une attention particulière à la diversité des genres, des formes et des supports selon une approche intermédiatique incluant les jeux et la téléréalité. Si la revue privilégie les œuvres, les objets culturels et les produits dérivés adressés à l’enfance et à la jeunesse, elle tient compte aussi du caractère mouvant de ce public et du phénomène que la critique anglo-saxonne désigne sous le terme de crossover. Croisement des classes d’âge, qu’il s’agisse des détournements opérés par les jeunes et au contraire par les adultes ou, de plus en plus, des productions appelant une réception mixte. Robinson semble se prêter tout particulièrement à cette approche. Les propositions d’articles peuvent être envoyées jusqu’au 15 octobre et sous la forme d’une page présentant la problématique, le corpus étudié et les références bibliographiques à Francis Marcoin Les propositions retenues devront être rendues au 30 juin 2016 pour publication au premier semestre 2017.

A. Viala, L'Âge classique et les Lumières. Une brève histoire de la littérature française

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//www.fabula.org/actualites/documents/69825.jpgAlain Viala, L'Âge classique et les Lumières. Une histoire brève de la littérature française , Paris: Presses Universitaires de France, coll.«Une histoire personnelle de…», 2015, 442 p. EAN13: 9782130650676 19.00 EUR Présentation de l'éditeur Dans la continuité du tome sur Le Moyen Âge et la Renaissance , ce deuxième volume offre un déroulé personnel de l’histoire littéraire de la France par le spécialiste qu’est Alain Viala. Accompagné de textes tirés des œuvres les plus significatives mais aussi de documents d’époque, il se présente avant tout comme un récit dans lequel les œuvres sont mises en relations avec les arts et les sciences. Il donne donc à voir la France de la dynastie des Bourbons au temps de son apogée, en se fondant sur les façons de penser et les modes de sociabilité, pour montrer le progrès des «lumières de la raison», de Descartes à Diderot, aussi bien que l’inventivité romanesque, depuis L’Astrée jusqu’aux Liaisons dangereuses , et la vitalité du théâtre, des tréteaux du Pont-Neuf à Beaumarchais, en passant par Molière, Racine et Marivaux. Àpropos des auteurs Alain Viala est historien et sociologue de la littérature, professeur à l’université d’Oxford et professeur émérite à la Sorbonne. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels Naissance de l’écrivain (Minuit), Le dictionnaire du littéraire (Puf) et La France galante (Puf).

Savoirs en Prisme , n°5 (2016): Les espaces du malentendu

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//www.fabula.org/actualites/documents/69826.pngSavoirs en Prisme , n°5 (2016): «Les espaces du malentendu» Sous la direction de Florence Dumora et Mireille Ruppli Tenter de saisir un phénomène aussi insaisissable que le malentendu requiert de prêter attention à l’espace. En effet, non seulement il y a des espaces où le malentenduse déploie, se repèreet s’observe, mais le malentendu lui-même aide à percevoir l’espace. Identifier le processus d’altération des idées, des messages, c’est étudier leur parcours d’un destinateur à un destinataire, selon diverses formes de communication, en tel ou tel parcours, et dans différents contextes d’échanges ou de circulation d’idées. Par sa fécondité même, le malentendu occupe et crée des espaces propres — culturels, sociaux, intimes voire générationnels — de commentaire, de discussion et de correction. Le contexte actuel ajoute à l’urgence de cette compréhension. La nouvelle spatialité du monde à l’œuvre dans la mondialisation a fait surgir avec une acuité particulière la notion de malentendu. Phénomène multiforme, celui-ci suscite depuis quelques années l’intérêt croissant de multiples disciplines scientifiques dans une démarche d’analyse à laquelle nous souhaitons apporter notre contribution dans une approche résolument interdisciplinaire. Dans le fil de travaux existants, comme des colloques à venir (citons notamment celui qui se tiendra à Liège en juillet 2015, http://www.lemme.ulg.ac.be/au-coeur-du-malentendu/#appel ), nous estimons ainsi qu’il y a place aujourd’hui pour une réévaluation de l’importance du malentendu, de l’ambiguïté et de l’incompréhension dans l’économie des échanges linguistiques, littéraires, artistiques et culturels. La construction du sens, la réussite ou l’échec du dialogue (au sens large du terme), participent d’une dynamique où ces problèmes d’interprétation, ces questions de réajustements, apparaissent non pas comme un défaut, un accident, voire un drame de l’échange, mais comme un phénomène fréquent, ordinaire, inhérent même à la rencontre du même et de l’autre dans l’échange, une «structure fondamentale de la communication» (Servais, 2009). L’histoire même du mot «malentendu» le lie à l’espace. L’émergence de ce terme à la fin du XVI e siècle – soit lors d’une phase dite de «protomondialisation» (Hopkins, 2002) et d’affirmation des États européens modernes et des espaces politiques – lui donne une coloration politique. Le mot «malentente», hérité du Moyen Age, laisse alors place à deux termes modernes: «mésentente» et «malentendu». Ce dernier est, entre autre, utilisé par Sully pour évoquer les divergences d'interprétation entraînant des désaccordsentre Anglais et Français; il s’agit dans ce cas de répondre au besoin de nommer des situations conflictuelles en matière de politique internationale et de diplomatie. Le «malentendu» semble donc s’inscrire d’abord dans l’espace politique, prenant place dans la langue à côté des termes «ambiguïté» et «équivoque» qui signifient dès lors les causes possibles de la mésentente, de la méprise, du désaccord. Il s’emploiera aussi dans la sphère privée — chez Mme de Sévigné, par exemple ( Correspondance ) ou encore chez Rousseau ( Confessions ) pour ne citer qu’eux — et constitue, avec la «méprise» et le «quiproquo» un des ressorts comiques ou dramatiques puissants de l’intrigue théâtrale (et romanesque) — source d’humour ou de conflit, du jeu de mots à la révélation du désir — de Marivaux à Camus et Sarraute. Les contributions pourront dès lors suivre plusieurs directions, pour évaluer la place du malentendu, sa dynamique, son impact, voire sa nécessité dans les diverses formes de communications. La langue étant fondamentalement polysémique, la construction du sens (et l’élaboration des savoirs) est un processus dynamique et, pourrait-on dire, une permanente conquête, dans laquelle on peut tenter d’évaluer la fécondité du malentendu: «Ce n’est pas la moindre ironie de la condition humaine qu’il puisse y avoir un bon usage de cette mésintelligence si bien entendue», écrivait V. Jankélévitch (1980). Les lapsus ou les actes de parole manqués peuvent être pensés comme des espaces de malentendu; et si l’on considère que le sujet tente de se maîtriser dans son rapport à autrui pour assurer sa survie (via la domination, par exemple), le cas spécifique de l’hiatus calculé entre l’être et le paraître, étudié par Jankélévitch à travers Gracián (« Apparence et Manière », http://ifc.dpz.es/recursos/publicaciones/02/00/10jankelevitch.pdf ), pourra donner lieu à une exploration de l’effort d’évitement du malentendu. On s’interrogera, en outre, sur ce qu’on comprend ou ne comprend pas dans la situation de dialogue, donc sur les mécanismes à l’œuvre dans tout processus dialectique, car «ce qui fait le philosophe, c’est le mouvement qui reconduit sans cesse du savoir à l’ignorance, de l’ignorance au savoir, et une sorte de repos dans ce mouvement […]» (Merleau-Ponty, 1965, p. 14). Par ailleurs les limites de la communication résident dans l’écart entre les représentations et les croyances de soi et de l’autre, révélant «à la fois la solitude et la finitude du sujet» (Garand, 2009, p.88), de sorte que, de façon inverse et complémentaire: «Il arrive qu’on s’adresse à l’autre pour cheminer vers sa propre parole»( ibid. , p. 90).Ainsi pourra-t-on mettre en relation le malentendu et le désir de se faire comprendre. Du point de vue linguistique, dans l’analyse du discours et de la communication, si le malentendu peut être défini comme un cas de dissymétrie, de décalage, entre encodage et décodage (Kerbrat-Orecchioni, 1986, 2005) et, à ce titre, est constitutif de tout échange, on pourra ici s’interroger sur les raisons (Lazar, 2005), conscientes ou inconscientes, du malentendu, sur son exploitation, ses éventuelles nécessités, tant au niveau individuel que collectif, analyser les contextes où il se déploie, et quelles en sont les stratégies de résolution; ou encore, évaluer le rôle des facteurs culturels et interculturels dans les interactions verbales et les malentendus linguistiques (Béal, 2002; Kilani-Schoch, 1997). Par ailleurs, toute étude du fonctionnement pragmatique de tel ou tel lexème visant à écarter les malentendus ou, au contraire, les soulignant, serait également bienvenue. Dans une perspective sociohistorique, on pourra notamment revenir sur l’émergence du malentendu à l’Époque Moderne et mesurer ses incidences dans les relations internationales. Une attention particulière sera ici accordée aux tentatives visant à reconstituer les parcours ou les circuits des idées, des messages, des produits et des hommes afin de situer à chaque étape le processus de création du malentendu, au sujets desquels P. Bourdieu (1989/2002) a initié de nombreuses pistes de réflexions. Nos sociétés contemporaines, tout comme leur formes d’appréhension par la pensée universitaire, semblent en effet gouvernées par un «préjugé positif de l’échange, de la circulation» (Haupt, 2011) et de la compréhension. Entre mondialisation irénique et choc des civilisations (Barber, 1996), il y aurait ainsi place pour une approche culturelle et sociale du malentendu. De la production à l’interprétation, la circulation des idées passe en effet par une multiplicité d’acteurs intermédiaires — interprètes, traducteurs, éditeurs, critiques, universitaires, journalistes, associations, institutions, médias — qui constituent autant de sources de distorsion du message et de création de malentendus. En littérature, et tout particulièrement au théâtre, le malentendu résonne avec l’ambiguïté ou l’équivoque. Le théâtre classique a cultivé le quiproquo, jeu sur la polysémie créateur d’un malentendu volontaire, et ressort dramatique fondamental — pensons, par exemple, à la fin de Roméo et Juliette . Il se décline dans des genres différents, comme la comédie, souvent aigre-douce, qui joue sur «l’oblique» dans le discours, les gestes, les situations (Molière, Beaumarchais, Marivaux, Musset, Calderón, Tirso de Molina, Shakespeare, etc.) ou encore le roman, et à des époques différentes, du Moyen Âge au Baroque et jusqu’aux avant-gardes. On attendra ici, non pas des études du malentendu dans telle ou telle œuvre, mais une mise en perspective du phénomène d’un point de vue plus général, typologique et/ou comparatif. Enfin, dans les arts visuels, qu’il s’agisse de la peinture, des dessins ou des gravures (on pense à Goya, par exemple), de la photographie et du cinéma (George Cukor, Two faced-woman ,La Femme aux deux visages , 1941, pour ne citer qu’un exemple où la duplicité est présente dans le titre), le malentendu est volontairement créé par la mise en scène de messages brouillés. Le maître du suspense, Alfred Hitchcock, ne disait-il pas plaisamment, à propos de Psychose , qu’il faisait de la «direction de spectateurs» et non pas d’acteurs? On pourra alors s’intéresser plus particulièrement aux multiples effets de ce brouillage: narratifs, esthétiques, ou encore symboliques. En outre, la provocation peut être à l’œuvre dans le processus même de résolution du malentendu, selon différents scénarios d’ébranlement de la représentation ordinaire. Florence Dumora &Mireille Ruppli Avec la participation de Françoise Heitz et Yann Philippe Quelques références bibliographiques - Béal Ch., «Comment prendre en compte le rôle des préjugés dans les malentendus interculturels?», Marges linguistiques, http://www.marges-linguistiques.com , mai 2002. - Barber B., Jihad versus McWorld , Ballantines Books, 1996. - Belorgey N. ( et al. ), «Théories en milieu militant. Introduction», Sociétés contemporaines , 81, 2011, p. 5-25. - Bourdieu P., «Les conditions sociales de la circulation internationale des idées», conférence d’octobre 1989, in Actes de la recherche en sciences sociales , 145, décembre 2002. - Deleuze G., L’image-mouvement , Minuit, 1983. - Deleuze G., L’image-temps , Minuit, 1985. - Clément B., Escola M., Le Malentendu. Généalogie du geste herméneutique , Presses Universitaires de Vincennes, 2003. - Garand D., «Figures et usages du malentendu», Protée , vol. 37, n°1, 2009, p. 87-101. - Haupt H.-G., «Une nouvelle sensibilité: la perspective "transnationale"» Une note critique,
 Cahiers Jaurès , 2011/2 N° 200, p. 173-180. - Hopkins G. (éd.), Globalization in World History, New York, London, Norton, 2002. - Jankélévitch V., Le Je-ne-sais-quoi et le Presque-rien. 2. La Méconnaissance. Le Malentendu, Paris, Seuil, 1980, p. 210. - Kerbrat-Orecchioni C., L’implicite , A. Colin, 1986 - Kerbrat-Orecchioni C., Le discours en interaction , A. Colin, 2005. - Kilani-Schoch M., «La communication interculturelle: malentendus linguistiques et malentendus théoriques», Bulletin suisse de linguistique appliquée , 65/1997, 83-101. - Lazar J., «Variations sur le malentendu: ambiguïté, ignorance, déformation», Géographie, Économie, Société , 7, 2005, p. 109-118. - Merleau-Ponty M., Éloge de la philosophie et autres essais (1èreéd. 1965), Gallimard, Folio essais, 1989. - Metz Ch., Le signifiant imaginaire (Psychanalyse et Cinéma) , Union générale d’éditeurs, 1977. - Metz Ch., L’énonciation impersonnelle ou le site du film , Klincksieck, 1991. - Rioufreyt Th., «Les passeurs de la "troisième voie". Intermédiaires et médiateurs dans la circulation transnationale des idées», Critique internationale , 2013/2, n° 59, p. 33-46. - Vauchez A., «Le prisme circulatoire. Retour sur un leitmotiv académique», Critique internationale , 2003/2, n°59, p. 9-16. - Vecchiato S., «Le malentendu consensuel , ou l’ambiguïté en diplomatie», www.academia.edu , 2006. Les propositions d’articles (une quinzaine de lignes maximum), assorties d’une courte notice biographique incluant l’affiliation et l’adresse électronique de l’auteur, sont à envoyer à l’adresse suivante: savoirsenprisme@univ-reims.fr avant le 15 octobre 2015. Échéancier pour la rédaction de l’article proprement dit: - longueur du texte: 50'000 signes maximum (notes et espaces compris) - réponse du comité scientifique: 15 novembre 2015 - remise du texte: 30 janvier 2016 - deuxième trimestre 2016: parution du numéro5 de la revue en ligne Savoirs en Prisme Langues acceptées: français, anglais, allemand, espagnol.

De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa (1818-1910) et le ballet «russe»

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Dans le cadre du programme de recherche «De Bordeaux à Saint-Pétersbourg, Marius Petipa (1818-1910) et le ballet ‘russe’: transfert, appropriation, réinterprétation d’un modèle culturel»,l’EA 4593 CLARE de l'université Bordeaux Montaigne( http://clare.u-bordeaux3.fr/ )organise un colloque international en partenariat avec l'Opéra national de Bordeaux. Le colloque a pour objectif de réaliser la première synthèse scientifique sur l'œuvre de Marius Petipa, maître de ballet au Théâtre impérial de Saint-Pétersbourg. Il fait partie d'un programme de recherche soutenu par la Région Aquitaine et porté par le réseau MLADA «Musique, Littérature, Arts et Danse Associés», domicilié à la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine. Le 22 octobre à 20h, un gala de dansedu ballet de l’Opéra national de Bordeaux sera proposé aux participants du colloque et au public de l’Opéra. Cette double manifestation est placée sous le patronage de la Commission nationale française de l' UNESCO .L'inscription est obligatoire.Programme etrenseignementssur le sitede la MSHA : www.msha.fr/petipa

Lord Shaftesbury, Lettre sur l'enthousiasme

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//www.fabula.org/actualites/documents/69827.jpgLord Shaftesbury, Lettre sur l'enthousiasme Préface de Laurent Folliot. Paris : Rivages Poche / Petite Bibliothèque, 2015. 128 p. EAN 9782743633257 7,10 EUR Présentation de l'éditeur : Angleterre, 1708, alors que les autorités craignent un retour des violences religieuses avec l’arrivée des Huguenots, et sont tentées de prendre des mesures répressives, le comte de Shaftesbury propose une solution originale: ce n’est pas par la persécution que l’on met fin à l’«enthousiasme», c’est-à-dire au fanatisme, mais par la liberté de penser et de rire. Par ce plaidoyer pour la tolérance et contre les passions tristes du dogmatisme religieux, Shaftesbury annonce le Romantisme, autant qu’il fraie la voie aux Lumières, en appelant à l’enthousiasme plus noble et plus rationnel des héros, des poètes et des philosophes.

J. Rohou et G. Siouffi (dir.), Lectures de Madame de Lafayette

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//www.fabula.org/actualites/documents/69828.jpgJean Rohou et Gilles Siouffi (dir.), Lectures de Madame de Lafayette Presses Universitaires de Rennes, coll. "Didact Français", 2015. 208 p. EAN 9782753541702 16,00 EUR Présentation de l'éditeur : Ce manuel fait la synthèse des études antérieures sur les écrits de Madame de Lafayette, et propose de nouvelles hypothèses, notamment sur les conditionnements sociaux, culturels et idéologiques qui ont influencé ces œuvres, sur leur langue et leur style. Et enfin sur l’attribution de ces œuvres: Madame de Lafayette n’en est certainement pas l’unique auteur. Sommaire :Conditionnements historiques des œuvres attribuées à Mme de LafayetteLa Princesse de Montpensier , Zayde , La Comtesse de Tende , Histoire de Madame Henriette d’AngleterreLa Princesse de ClèvesÀ la recherche des auteursLangue et style Table des matières Lire l'introduction Jean Rohou et Gilles Siouffi sont des spécialistes reconnus l’un de la littérature, l’autre de la langue du XVIIe siècle, et particulièrement du moment classique. Jean Rohou a publié une trentaine d’ouvrages : notamment Le XVIIe siècle, une révolution de la condition humaine (Le Seuil, 2002) et une édition du Théâtre complet de Racine (Hachette, 1998). Il a dirigé une Histoire de la littérature française en sept volumes (P.U. de Rennes, 2001-2008). Il est également connu par le succès de Fils de ploucs (Ouest-France, 2005 et 2007). Gilles Siouffi est l’auteur notamment de : Le « génie de la langue française » (Champion, 2010), Penser le langage à l’Âge classique (Armand Colin, 2010), et (avec A. Rey et F. Duval), Mille ans de langue française (Perrin, 2007).

M. Martin (dir.), Cinéma, littérature: projections

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Marie Martin (dir.), Cinéma, littérature : projections Presses Universitaires de Rennes, coll. "La Licorne", 2015. 210 p. EUR 9782753541870 18,00 EUR Présentation de l'éditeur : Dispositif cinématographique ou dispositif psychique, les deux versants de la projection ont en commun d’être des mécanismes qui mettent en jeu un travail de déformation autant destiné à faire voir qu’à opacifier et faire écran. Le cinéma s’avère alors surface où s’inscrivent les traumas inassimilables auxquels la projection donne forme visible selon le modèle de la figurabilité inconsciente. Voilà qui esquisse les contours d’un nouveau chantier interdisciplinaire dont cet ouvrage donne les premières clés de compréhension. Lire l'introduction Table des matières

'Les usages argumentatifs de la métaphore'

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3-4 juin 2016, Berne Appel à communication pour le 31 octobre Figure du discours la plus étudiée, la métaphore a alimenté de nombreux travaux, qu’ils portent sur sa dimension sémantique, syntaxique ou stylistique. Son exploitation argumentative a également retenu l’attention des chercheurs. Sans remonter à la rhétorique de l’Antiquité illustrée par Aristote et Cicéron, on peut notamment mentionner les apports de Le Guern (1981), de Perelman et Olbrechts-Tyteca (1988) ou de Plantin (2011) pour l’étude des effets persuasifs de cette figure. À cela s’ajoutent des recherches plus ponctuelles sur son utilisation argumentative dans des corpus particuliers. Parmi elles prennent place les analyses d’Angenot (1982) sur la contribution de la métaphore à la rhétorique du pamphlet, celles de Mazzoti (2002) sur son influence dans les représentations sociales ou celles de Charteris-Black (2006) sur ses fonctions dans le discours politique. Mais en dépit de ses enjeux fondamentaux, l’argumentativité de la métaphore n’a pas donné lieu à des investigations systématiques, du moins dans les recherches francophones. L’objectif de ce colloque est de combler cette lacune en proposant de dresser un bilan critique et de faire une mise au point détaillée sur les recherches les plus récentes ayant trait aux usages argumentatifs de la métaphore. S’il se situera en priorité dans la perspective de l’analyse du discours, il abordera aussi les aspects rhétoriques, cognitifs et pragmatiques des interactions entre métaphore et argumentation. Plus précisément, les axes de recherche suivants (liste non exhaustive) sont envisagés: – Sur le plan diachronique, on se demandera s’il existe une continuité ou au contraire des points de rupture entre les différentes approches argumentatives développées par les rhétoriciens de l’Antiquité sur la métaphore. De même, on pourra évaluer comment les théoriciens modernes de l’argumentation métaphorique se positionnent vis-à-vis des acquis de la rhétorique antique. – Sur le plan conceptuel, les relations entre métaphore et usages argumentatifs posent plusieurs problèmes de fond qui ne sont pas clairement résolus. Ainsi, en quoi l’argumentativité de la métaphore s’inscrit-elle dans sa structure même? Corollairement, quels sont les rôles du contexte et du cotexte métaphorique pour le déclenchement d’un effet argumentatif? Plus largement, la métaphore constitue-t-elle un simple support pour l’argumentation ou est-elle une forme condensée d’argument? Les problèmes à traiter concernent par ailleurs les interférences entre la notion d’ «argumentation métaphorique» et certains concepts avoisinants. Entre autres, comment établir une distinction nette entre argumentation et persuasion métaphorique? Comment considérer l’argumentativité de la métaphore par rapport à celle, plus générale, de l’analogie? Sur un autre plan, si les approches pragmatiques récentes renouvellent en profondeur la théorisation de la métaphore, elles ne manquent pas de susciter des difficultés pour l’analyse de sa portée argumentative. Par exemple, comment corréler cette dernière avec les notions d’effet illocutoire et perlocutoire, ou avec celle de pertinence? – Sur le plan sociolinguistique, les usages argumentatifs de la métaphore sont souvent associés à des représentations idéologiques ou culturelles propres à une communauté linguistique. Les manifestations les plus caractéristiques en sont les métaphores proverbiales, les stéréotypes et les formules à matrice métaphorique qui nourrissent la circulation des discours au sein d’une société donnée. Mais la métaphore imprègne aussi divers sociolectes liés à des professions ou à des groupes sociaux. Si de tels usages métaphoriques ont un fort ancrage cognitif, ils ont également des fonctions argumentatives non négligeables à l’intérieur des collectivités qui les pratiquent, comme l’a observé Charbonnel (1991). On s’attachera à discerner ces fonctions et à montrer comment les valeurs et les modèles partagés sont non seulement construits, mais argumentés dans le cadre des communautés concernées. – Sur le plan discursif, on s’intéressera aux usages argumentatifs de la métaphore dans des corpus spécifiques, écrits ou oraux. Ce colloque sera l’occasion de s’interroger sur les modalités et les raisons du recours à la métaphore aussi bien dans les productions langagières à forte visée stratégique (discours politique, publicitaire, journalistique…) que dans les discours qui paraissent moins engagés, à l’instar des textes scientifiques ou historiques. À ce niveau, au moins deux questions pourront être traitées. D’une part, quel est l’apport intrinsèque de la métaphore dans de tels corpus par comparaison avec les autres procédés argumentatifs? D’autre part, en quoi les genres discursifs qui sous-tendent ces corpus favorisent-ils une exploitation argumentative de la métaphore et comment cette dernière contribue-t-elle à reconfigurer ces genres? Quelques éléments bibliographiques Angenot M. (1982), La Parole pamphlétaire , Paris, Payot. Aristote (1991), Rhétorique , Paris, Librairie Générale Française. Bonhomme M. (2014), Pragmatique des figures du discours , Paris, Champion. Charbonnel N. (1991), Les Aventures de la métaphore , Strasbourg, Presses Universitaires de Strasbourg. Charteris-Black J. (2006), Politicians and rhetoric: the persuasive power of metaphor , New York, Palgrave Macmillan. Cicéron (1930), De l’orateur , t. 3, Paris, Les Belles Lettres. Cihua Xu & Yicheng Wu (2014), «Metaphors in the perspective of argumentation», Journal of Pragmatics , 62, pp. 68-76. Ervas F. & Sangoi M. (éds) (2014), Metaphor and argumentation , Urbino, Isonomia - Epistemologica, vol. 5. Le Guern M. (1981), «Métaphore et argumentation», in L’Argumentation , Lyon, Presses Universitaires de Lyon, pp. 65-74. Mazzotti T. (2002), «L’analyse des métaphores: une approche pour la recherche sur les représentations sociales», in Garnier C. & Doise W. (éds), Les Représentations sociales , Montréal, Éditions Nouvelles, pp. 297-226. Perelman C. & Olbrechts-Tyteca L. (1988), Traité de l’argumentation , Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles. Plantin C. (2011), «Analogie et métaphore argumentative», A contrario , 16 (2), pp. 110-130. Informations - Organisateurs du colloque: Marc Bonhomme ( marc.bonhomme@rom.unibe.ch ) et André Horak ( andre.horak@rom.unibe.ch )- Date limite pour l’envoi des propositions de communication (titre + résumé d’environ 2500 signes + 5 mots clés) aux deux organisateurs ci-avant: 31 octobre 2015 - Lieu du colloque: Université de Berne, Unitobler, Länggass-Strasse 49, CH 3000 Berne 9, Suisse. - Frais: Pas de frais d’inscription, mais les autres frais (transport, hébergement, repas, etc.) sont à la charge des participant-e-s. - Actes: Publication scientifique envisagée.

J. Rohou et G. Siouffi, Lectures de Madame de Lafayette

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//www.fabula.org/actualites/documents/69828.jpgJean Rohou et Gilles Siouffi, Lectures de Madame de Lafayette Presses Universitaires de Rennes, coll. "Didact Français", 2015. 208 p. EAN 9782753541702 16,00 EUR Présentation de l'éditeur : Ce manuel fait la synthèse des études antérieures sur les écrits de Madame de Lafayette, et propose de nouvelles hypothèses, notamment sur les conditionnements sociaux, culturels et idéologiques qui ont influencé ces œuvres, sur leur langue et leur style. Et enfin sur l’attribution de ces œuvres: Madame de Lafayette n’en est certainement pas l’unique auteur. Sommaire :Conditionnements historiques des œuvres attribuées à Mme de LafayetteLa Princesse de Montpensier , Zayde , La Comtesse de Tende , Histoire de Madame Henriette d’AngleterreLa Princesse de ClèvesÀ la recherche des auteursLangue et style Table des matières Lire l'introduction Jean Rohou et Gilles Siouffi sont des spécialistes reconnus l’un de la littérature, l’autre de la langue du XVIIe siècle, et particulièrement du moment classique. Jean Rohou a publié une trentaine d’ouvrages : notamment Le XVIIe siècle, une révolution de la condition humaine (Le Seuil, 2002) et une édition du Théâtre complet de Racine (Hachette, 1998). Il a dirigé une Histoire de la littérature française en sept volumes (P.U. de Rennes, 2001-2008). Il est également connu par le succès de Fils de ploucs (Ouest-France, 2005 et 2007). Gilles Siouffi est l’auteur notamment de : Le « génie de la langue française » (Champion, 2010), Penser le langage à l’Âge classique (Armand Colin, 2010), et (avec A. Rey et F. Duval), Mille ans de langue française (Perrin, 2007).

(CIEF) Session : Litterature-médecine et nouveaux défis de la critique en francophonie

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Appel à communication Congrès Mondial d'Etudes Francophones(CIEF) Saly-Portudal, Sénégal, 23-29 mai 2016 Session: Littérature-médecineet nouveaux défis de la critique en francophonie L’imaginaire francophone présente une multitude de représentations pathologiques, allant de la crise identitaire aux malaises sociaux (physique, philosophique ou psychologique). Ces maux ou pathèmes (Ngafomo) qui prennent chez certains auteurs des formes et des fonds relatifs, des visages et des paysages plaintifs, offrent des récits de domination ou de discrimination, d’indignation ou d’apologisation, sous le trait scripteur de «Littérature-médecine». A cet effet, les auteurs théâtralisent dans leurs œuvres des schèmes de l’incertain social(Beck) voire de l’«homme sans santé», errant ou souffrant, vivant ou mourant; une situation qui dessine sans nul doute les nouveaux défis et contours de la critique en francophonie en toute mesure circulaire. Le champ de Littérature-médecine en francophonie qui offre ainsi un appareil critique novateur ouvre une fois de plus une piste de réflexion dans ce contexte. Dès lors, comment décrypter les maux par les mots qui tenaillent ce sujet post(moderne), surpris et pris comme victime ou bourreau de ses congénères sous les spasmes inhibants de la diversité des offres de son temps? Assurément radiante, la francophonie littéraire dans sa cosmogonie du Divers(Glissant) polarise ces clichés, les représente et en fait une radiographie de réseaux thématiques constante au cœur de ses textes. Cette configuration des romans, des pièces ou des poèmes en appelle à un questionnement sociopathologique à vocation clinique dans cette session. Autant dire que cet appel à communication, en tant qu’entreprise d’analyse ou critique, vise à susciter des réflexions autour des centres d’intérêt de l’imaginaire francophone tels: le terrorisme, la maladie, la folie, la guerre, le pouvoir, le matérialisme, la paratopie identitaire(Maingueneau) et bien d’autres. Par conséquent, une telle dialectique augure une perspective cavalière qui a pour vocation d’éclairer et d’agiter l’horizon d’attente et d’entente entre les pairs universitaires, en termes de critique et de réception des productions francophones d’hier et d’aujourd’hui, riches et variées à l’aube de cette nouvelle rentrée littéraire. Nous espérons vous lire avec plaisir et vous compter parmi nos co-panélistes au Congrès Mondial des Etudes Francophones de Saly Portudal, Sénégal, mai 2016. Mode de soumission : Proposer un titre de communication, un résumé de 300 à 500 mots, 4 à 5 mots clé, votre nom complet et l’affiliation universitaire/ Laboratoire. Envoyez votre proposition de communication à herve3005@yahoo.fr au plus tard le 30 septembre 2015. Suggestion de lecture : Ngafomo Louis Hervé, Isidore pentecôte Bikoko (dir.) Littérature-médecine: émergence et radiance de la critique sociopathologique en francophonie , Paris, L’Harmattan, mai 2015. Pour prendre les informations sur le Congrès du CIÉF cliquez http://www.cief.org ou contacter la présidente Mme Yolaine Parisot ( presidente@cief.org ).

LH Ngafomo (dir.) Littérature-médecine: émergence et radiance de la critique sociopathologique en francophonie

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Référence bibliographique : Littérature-médecine: émergence et radiance de la critique sociopathologique en francophonie, L'Harmattan-Paris, collection "Critique littéraire", 2015. EAN13 : 9782343034614. 262 pages, 27 euros, mai 2015 sous la direction de Louis Hervé NGAFOMO, En collaboration avec Isidore Pentecôte BIKOKO Préface du Pr. Thierry Léger Dans un contexte de critique littéraire animé par des entreprises variées, le sujet postmoderne recherche sans cesse son salut face aux pathologies réelles ou imaginaires qui l’accablent. Cette situation inconfortable trouve sens dans une nouvelle approche d’analyse des textes littéraires – la critique sociopathologique - appréhendée sous des paradigmes sociaux, artistiques, traditionnels et culturels, que les pairs universitaires remanient au gré des interprétations d’envergure herméneutique. Les facteurs de la langue et de la littérature y sont associés pour restituer au lecteur toute la profondeur d’une nouvelle démarche d’interprétation des textes qui rend compte des dynamiques sociales caractérisant le monde actuel. Du point de vue de l’analyse, les imaginaires des auteurs comme Ahmadou Kourouma, Albert Camus, Calixte Beyala, Charles Baudelaire, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Julie Nlend, Martin Winckler et Louis Aragon, prédisposent le lecteur à un questionnement social dans le vaste empire des humanités. Y faisant suite, cette étude s’offre comme une voie originale qui relance le débat sur les approches de critique littéraire dans les espaces francophones au moment où la mondialisation entraine par lâcheté la condition humaine vers des impasses peu rassurantes.

Maylis de Kerangal : une écriture nomade

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//www.fabula.org/actualites/documents/69834.jpgMaylis de Kerangal: Une écriture nomade Colloque international 9-10 octobre (Université Jean-Jaurès, Toulouse) et 12 octobre 2015 (Université Paris 4-Sorbonne, Paris) Première manifestation universitaire entièrement consacrée à Maylis de Kerangal, ce colloque nomade se propose d’examiner la place qu’occupe l’auteur dans le paysage littéraire contemporain. Ses romans Naissance d’un pont et Réparer les vivants ont été plébiscités par la presse et récompensés par des prix littéraires, mais on s’intéressera à l’œuvre dans son entier – récits à la première personne, nouvelles, textes brefs, essais... Bibliographie de Maylis de Kerangal Je marche sous un ciel de traîne , Paris, Verticales, 2000. La Vie voyageuse , Paris, Verticales, 2003. Ni fleurs ni couronnes , Paris, Verticales, 2006. Dans les rapides , Paris, Naïve,‎ 2007. Corniche Kennedy , Paris, Verticales,‎ 2008. Naissance d'un pont , Paris, Verticales,‎ 2010. Tangente vers l'est , Paris, Verticales,‎ 2012. Réparer les vivants , Verticales,‎ 2014. À ce stade de la nuit , Paris, Éditions Guérin, 2014. Réédition, Verticales,‎ octobre 2015. Responsables scientifiques Cécile Narjoux (Paris 4-Sorbonne: Université Paris-Sorbonne), Mathilde Bonazzi et Isabelle Serça (Université Jean-Jaurès, Toulouse). Comité scientifique René Audet, Professeur Littérature contemporaine française et québécoise, Univ. de Laval, Québec. Bruno Blanckeman, Professeur de Littérature française contemporaine, Univ. Paris 3-Sorbonne. Mervi Helkulla, Professeur de Langue française, Univ. de Helsinki, Finlande. Dominique Rabaté, professeur de littérature française moderne et contemporaine, Univ. de Paris 7- Denis Diderot. Christelle Reggiani, Professeur de Langue française, Univ. Paris 4-Sorbonne. Pierre Schoentjes, Professeur de littérature française, Univ. de Gand, Belgique. Dominique Viart, Professeur de Littérature française, Univ. Paris Ouest - Nanterre - La Défense. Sylvie Vignes, Professeur de Littérature française, Univ. Jean-Jaurès, Toulouse. Vendredi 9 octobre, Université Jean Jaurès, Nouvelle Maison de la recherche, salle E 411 Maylis de Kerangal dans le paysage littéraire contemporain MATIN 9H00: accueil des participants. 09h30: introduction du colloque par Mathilde Bonazzi, Cécile Narjoux et Isabelle Serça. 1. Maylis de Kerangal: écrire le réel. Présidente de séance: Cécile Narjoux 09h45: Judith Mayer, Univ. Paris 13, «M de K: l’inspiration documentaire». 10h15: Valéria Gramigna, Univ. de Bari, Italie: «Maylis de Kerangal: l’écriture et le réel». 10h45: discussion et pause. 2. Maylis de Kerangal: écrire l’espace. Présidente de séance: Mathilde Bonazzi 11h15: Bruno Thibault: «Un roman fleuve à l’américaine». 11h45: Aurélie Adler, Univ. Picardie: «Maylis de Kerangal: roman épique de la démocratie». 12h45: discussion. 13h00-14h30: déjeuner. APRES-MIDI 3. Maylis de Kerangal: écrire/décrire. Présidente de séance: Isabelle Serça 14h30: Sylvie Vignes, Univ. Toulouse Jean-Jaurès: «Un temps retrouvé : Maylis de Kerangal et le présent». 15h: Sylviane Coyault, Univ. Blaise Pascal, Clermont-Ferrand: «Le parti pris de la jeunesse». 15h30: Dominique Viart, Univ. Paris Ouest-Nanterre: «Une ethnographie sidérante». 16H00: discussion et pause. 16h30: Bilan de la journée, table-ronde avec Mathilde Bonazzi, Cécile Narjoux, Isabelle Serça et Dominique Viart.

«Kongeniale Kopisten» ( NZZ , 29.08.2015)

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Kongeniale Kopisten par Magnus Wieland Article paru dans la Neue Zürcher Zeitung , 29 août 2015 Abschreiben ist gemeinhin verpönt. Jedoch lebt die Literatur seit je von kreativen Übernahmen. Vertreter der sogenannten «appropriation literature» treiben Aneignungen auf die provokante Spitze. Unter den Kopisten der Literaturgeschichte gehört Pierre Ménard wohl zu den bekanntesten, sicher auch zu den kühnsten. Schickte er sich doch an, den «Don Quijote» Zeile für Zeile nochmals zu schreiben, um ihn als eigenes Werk auszugeben. Jorge Luis Borges, aus dessen Feder der fingierte Sekundärautor des «Don Quijote» stammt, bemerkt dazu, dass die Abschrift zwar «Wort für Wort identisch» mit dem Original sei, aber «nahezu unendlich viel reicher». Mit diesem Kommentar torpediert Borges ein kulturell tief verwurzeltes Originaldenken, das die Kopie als ästhetisch minderwertig erachtet. Die künstlerische Mimesis findet meist nur dort Anerkennung, wo die Natur, nicht aber andere Werke nachgeahmt werden. (...) Lire l'article en entier

Approches , n° 162, avril 2015 : "La norme"

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//www.fabula.org/actualites/documents/69837.jpgRéférence bibliographique : APPROCHES.Revue trimestrielleLittérature et sciences humainesJuin 2015Dossier :LA NORME, Centre Documentation Recherche, 2015. EAN13 : ISSN:03964647. APPROCHES. Revue trimestrielle. Littérature et sciences humaines numéro 162-Juin 2015 La norme Directeur de la rédaction: Guy Samama Secrétaire de la rédaction:Michèle PiazzaD'Olmo Editorial:La norme par Guy Samama La norme aux multiples visages par Olivier Got Norme, normal, normativité par Guy Samama La philsophie des valeurs chez Georges Canguilhem, par Ivan Moya Diez Le normativisme formel ou la revanche de l'anomie, Hubert de Champris Le lièvre et le cerf-esquisse sur l'apparition des normes chez Rousseau par Gilles Perez Pour inroduire la question des normes en santé mentale par Roland Gori, Frédéric Pierru L'espace du littoral:norme, loi par Hélène Viennet La transgression, la norme, l'éthique par Philippe Barrier Enormités, par Christian Cavaillé AGORA

Marc Quaghebeur, Histoire, forme et sens en littérature.La Belgique francophone . T. 1 : L'engendrement (1815-1914)

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Référence bibliographique : Marc Quaghebeur,Histoire, forme et sens en littérature.La Belgique francophone. Tome 1 : L'engendrement (1815-1914), PIE Peter Lang, collection "Documents pour l'Histoire des Francophonies", 2015. EAN13 : 9782875742766. La Belgique ? Une entité pas comme les autres en Europe. La révolution de 1830 accouche d’un pays moderne. Il ne correspond pas à l’équation Langue/État/Nation. De cette particularité surgit, en un demi-siècle seulement, la première littérature francophone consciente d’elle-même et porteuse de chefs-d’oeuvre dans lesquels s’inventent des Formes issues de cette Histoire singulière. Cette jeune littérature, qui émerge dès les années suivant la bataille de Waterloo et le Congrès de Vienne, se révèle très vite d’une grande richesse. Dans ce premier tome d’une série de cinq, on comprendra combien les textes littéraires belges du XIXe siècle se démarquent subtilement ou ouvertement des modèles français : transgénérique et carnavalesque chez Charles De Coster , mais aussi première fiction coloniale chez A. Nirep ; hantise du pictural chez Emile Verhaeren ; questionnement de la langue chez Maurice Maeterlinck ; persistance du mythe nordique dans le dernier Georges Eekhoud , dix ans après l’armistice de 1918 ; recours à la science-fiction chez J.-H. Rosny aîné .Les mythes, les hantises, les singularités de cette littérature trament une cohérence que ce livre restitue ; une plongée nouvelle dans l’Histoire et l’historiographie littéraire, au-delà de l’approche canonique traditionnelle. _______________________________________________ Marc Quaghebeur dirige les Archives et Musée de la Littérature à Bruxelles. Il préside l’Association européenne des Etudes francophones. Centrées sur l’articulation entre Histoire et esthétique, ses recherches, après s’être attachées notamment à Arthur Rimbaud, se sont concentrées sur les littératures francophones, de Belgique et d’ailleurs.

A. Begenat-Neuschäfer, C. Mazauric, Catherine (dir.), La Question de l'auteur en littératures africaines

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Référence bibliographique : Begenat-Neuschäfer, Anne / Mazauric, Catherine (éds.), La Question de l'auteur en littératures africaines , Peter Lang, collection "Coll. Sprachen, Literaturen, Kulturen - Aachener Beiträge zur Romania", 2015. EAN13 : 9783631654316. Actes du 14 e Congrès de l’APELA organisé à Aix-la-Chapelle par Anne Begenat-Neuschäfer, Daniel Delas, Pierre Halen et Catherine Mazauric, du 22 au 24 septembre 2011. Le 14 e Congrès de l’Association pour l’étude des littératures africaines (APELA) entendait poser la question de l’auteur dans le champ spécifique des littératures africaines (domaines francophone et lusophone notamment). Après la question de l’« invention » de l’auteur africain, des raisons et des opérations qui la rendraient possible, il convient en effet de se pencher sur les instances de légitimation de l’auteur africain et de son œuvre : outre les éditeurs du « centre », les collections patrimoniales, les prix littéraires, les festivals, salons et rencontres littéraires, la critique littéraire, les médias audio-visuels et jusqu’aux réseaux sociaux jouent aujourd’hui un rôle dans la « fabrique » de l’auteur reconnu. Les contributions réunies ici examinent enfin la négociation, dans le contexte africain, entre les figures et postures d’auteur et l’insistante question de l’oralité anonyme et collective. Table des matières Couverture et 4e de couverture

Conférences Tangence et Figura: Dominique Rabaté. Désir de disparaître

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//www.fabula.org/actualites/documents/69843.jpgGrandes conférences Tangence et Figura Dominique Rabaté (U. Paris Diderot) sera au Québec pour une tournée de conférences autour de l'essai qu'il publie chez Tangence éditeur (UQAR-UQTR) dans la collection "Confluences": Désirs de disparaître. Une traversée du roman français contemporain Programme des conférences: Lundi 14 septembre 2015 à 12h45, à l'Université du Québec à Montréal,Salle des Boiseries (J-2805) La conférence sera retransmise sur le site de l'OIC ( http://oic.uqam.ca ) et suivie du lancement du livre Mercredi 16 septembre 2015 à 12h00, à l'Université du Québec à Rimouski,Salle C-410 Jeudi 17 septembre 2015 à 16h, à l'Université du Québec à Trois-Rivières,Amphithéâtre 4015R Références et quatrième de couverture du livre: Dominique Rabaté, Désirs de disparaître. Une traversée du roman français contemporain , présentation de Mathilde Barraband. Tangence éditeur, coll. «Confluences», 2015, 93 p. (ISBN: 978-2-9815100-1-3
) «Qui dira la joie qu’on éprouve à disparaître, à faire faux bond, à se soustraire, à tout laisser derrière soi, et à se fondre dans le paysage?» Ces lignes de Christian Garcin dans Selon Vincent disent bien la force d’attraction impérieuse et romanesque d’un désir de disparaître. Ce fantasme alimente une veine importante de la fiction française contemporaine, chez Carrère, Echenoz, Modiano, NDiaye, Quignard, Perec ou Puech, dont il faut décrire les modalités contradictoires et variées. Pris entre l’effroi de rester ou de devenir invisible et l’envie de se soustraire à la tyrannie actuelle de la visibilité, les héros de ces œuvres font l’épreuve imaginaire d’une ambivalence. La fiction propose un lieu paradoxal de résistance face à la normalisation sociale, aux dispositifs toujours grandissants de contrôle et d’assignation, une façon de déserter qui puisse exprimer la force encore vitale d’une sécession individuelle. La collection «Confluences» de Tangence éditeur(UQAR/UQTR) publie des chercheurs de premier plan accueillis
 au Québec par la revue Tangence et ses partenaires pour une série de grandes conférences.

Assistant Professor of French (Furman University)

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//www.fabula.org/actualites/documents/69845.jpgAssistant Professor of French (Furman University) Assistant Professor of French, tenure-track position to begin August 2016. Ph.D. in French with specialization in 17th- and/or 18th-century French literature and culture. Candidates must demonstrate outstanding teaching potential at all levels of French language and Francophone literatures and cultures as well as an ability to relate to and inspire undergraduate students.Furman University is a nationally ranked liberal arts college offering a thriving French major and study abroad program in Versailles. Teaching load is 5 courses per year. Duties include study abroad directing; involvement in co-curricular activities; teaching first-year seminars; pursuing active research agenda; advising; and university service. Competitive salary and benefits. Qualifications : Ph.D. in hand by time of appointment; native or near-native fluency in French and English; demonstrated potential for scholarship; commitment to teaching in a student-centered liberal arts environment; willingness to work collaboratively for the enhancement of the French program. Candidates with experience and/or interest in directing a Modern Language Center are especially encouraged to apply. Letter of application and CV to be submitted to Interfolio by November 2, 2015 . Full dossiers will be requested from selected candidates. Interviews scheduled at MLA. Address inquiries to William Allen, Chair, Department of Modern Languages and Literatures, Furman University, 3300 Poinsett Highway, Greenville, SC 29613 .Furman University is an Equal Opportunity Employer committed to increasing the diversity of its faculty.

Pascal, Les Pensées (classement Brunschvicg, éd. M. Escola)

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//www.fabula.org/actualites/documents/69841.gifRéférence bibliographique : Pascal, Les Pensées (classement Brunschvicg, éd. M. Escola), GF-Flammarion, 2015. Blaise Pascal, Les Pensées (classement L. Brunschvicg) Présentation et notes par M. Escola (2011 et 2015) Préface de D. Descotes (1976) GF-Flammarion, 2015. Date de parution : 02/09/2015 Editeur : Flammarion Collection : GF ISBN : 978-2-08-136665-7 EAN : 9782081366657 Nb. de pages : 448 p. "Le classement proposé par Brunschvicg, par larges « articles », c’est-à-dire chapitres thématiques, procède d’un examen attentif des renvois et rappels internes aux fragments (mais aussi allusions communes, citations partagées, sommaires identiques), pour placer côte à côte tous ceux qui entretiennent quelque rapport manifeste. En se livrant ensuite à un travail de montage aussi patient qu’inspiré, l’éditeur est parvenu à transformer une amorphe collection d’énoncés en séries de pensées, soit, pour chacun des « articles », en un discours discontinu où chaque fragment se trouve contextualisé: il reçoit un sens de ses relations implicites avec ceux qui le précèdent ou le suivent. Et l’on doit admettre que certains énoncés parmi les plus elliptiques ne passent en effet le seuil de lisibilité qu’à prendre place dans un contexte: ainsi de « Talon de soulier » (fragments 116 et 117) ou de « Il demeure au-delà de l’eau » (fragments 292 et 293), énoncés qui restent abscons aussi longtemps qu’on ne les place pas sous l’éclairage d’une série. Cet ordre et cette méthode de lecture assument leur inévitable part d’arbitraire ; au terme d’une série de conjectures sur la composition, Brunschvicg formulait en tête de sa grande édition des Œuvres de Pascal ce constat aussi tranquille que sage: « une chose est acquise, c’est que, quel que soit l’ordre dans lequel un éditeur publiera aujourd’hui les Pensées , l’apologie de Pascal en eût différé du tout au tout [1]  » –on ne voit pas ce qui pourrait venir le démentir. Si l’on consent à faire son deuil du chef-d’œuvre inachevé, si l’on renonce à achever à la place de Pascal ce qu’il n’a peut-être jamais vraiment entrepris, le classement le meilleur est dès lors celui qui donne au lecteur quelque chose à penser." (M.E.) [1].Dans Pascal, Œuvres , Hachette, « Les Grands Écrivains de la France », 1904-1914, t.XII, p.lvi.
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